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Le Conseil fédéral garde le doigt sur l'interrupteur

05 mars 2011, 04:15

Les hauts cris des organisations économiques n'ont pas fait reculer Doris Leuthard et le Conseil fédéral. Hier, celui-ci a confirmé son intention de s'arroger le droit d'imposer à l'avenir des appareils, des installations et des véhicules moins gourmands en énergie. Il estime en effet que les conventions volontaires conclues dans certains secteurs économiques n'ont pas atteint les objectifs escomptés en matière d'efficacité énergétique.

Dans son message, le Conseil fédéral se fixe pour objectif ambitieux de baisser la consommation globale d'énergie en Suisse de 30 à 70% dans les vingt prochaines années. Sans attendre, il décèle un potentiel d'économies de l'ordre de 20% rien qu'en mettant sur le marché les appareils électriques répondant à la meilleure technologie. Mais pour y parvenir, Berne veut pouvoir réagir rapidement à l'évolution de la technique, sans attendre que les producteurs et les importateurs se mettent d'accord entre eux.

Cette prise de pouvoir de la Confédération heurte les organisations économiques et les partis de droite. «Au travers de mesures volontaires, les entreprises avaient pourtant prouvé leur volonté d'assumer leurs responsabilités en matière de protection du climat», déplore le conseiller national Filippo Leutenegger (PLR, ZH). «Le Conseil fédéral a l'audace de croire qu'il en sait plus sur la technique que les professionnels», grince l'Union suisse des arts et métiers, l'organisation faîtière des PME.

Ces réactions négatives sont minoritaires, relativise le Conseil fédéral, qui explique que le renversement de l'ordre actuel des priorités - d'abord des ententes entre entreprises, et en cas d'échec, intervention de l'Etat - a convaincu 62% des participants à la consultation. Les organisations écologiques et de défense des consommateurs auraient même souhaité que Berne impose des mesures plus sévères.

Le plan d'économies d'énergie du Conseil fédéral doit recevoir l'aval du Parlement. Mais comme c'est ce dernier qui avait sommé le gouvernement d'agir, il donnera probablement son feu vert.

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