Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le chiffre d'affaires des médicaments recule

Le chiffre d'affaires des ventes de médicaments en Suisse a baissé en 2010, une première depuis que les données du marché sont collectées. Il a reculé de 1,3%, dans la fourchette prévue un an plus tôt par les acteurs de la branche, à 4,82 milliards de francs.

25 janv. 2011, 12:10

Ce montant, dévoilé hier par l'Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse (vips) et l'Association des sociétés pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche (Interpharma), prend en compte les prix de fabrique. Son repli provient des réductions de prix des produits originaux et des expirations de brevets de traitements à fortes recettes. Ainsi, en volume, le nombre de boîtes vendues a encore progressé de 0,5% à 205,3 millions d'unités. En ne considérant que les produits figurant sur la liste des spécialités prises en compte dans l'assurance de base, le chiffre d'affaires est resté quasi stable à 3,87 milliards de francs.

Quant au marché sur lequel des produits génériques peuvent être lancés (1,5 milliard de francs), la part des copies atteint presque un tiers. Leur chiffre d'affaires a crû de 4% à 467,9 millions alors que les originaux accusent une chute de plus de 20%. La liste de référence pour l'assurance obligatoire a fait l'objet de 7000 réductions de prix entre 2006 et 2010, dont 2900 l'an passé. Ces baisses ont représenté des économies de 1,9 milliard de francs.

«L'industrie pharmaceutique a fourni ces cinq dernières années une contribution substantielle aux économies sur les coûts de la santé», a noté Thomas Binder, directeur de vips. Mille pertes d'emplois seraient à mettre sur le compte de ce manque à gagner.

De 2011 à 2016, les économies pourraient atteindre 650 millions de francs, originaux et génériques confondus. S'y ajoutent 90 millions dans les génériques, en raison de mesures supplémentaires décidées par le Conseil fédéral à mettre en œuvre courant 2011. Les diverses exigences en matière de prix et de concurrence conduiront à une croissance ténue des coûts des médicaments ces prochaines années, juge vips. L'arrivée de nouveaux produits ne compensera que partiellement ce phénomène. Pour l'année en cours, l'institut IMS Health prévoit une stagnation du chiffre d'affaires. Son évolution devrait s'inscrire entre -1% et +1%. Le panorama diffère donc des prévisions à l'international: jusqu'à +7% sur le plan mondial, et même jusqu'à +20% dans les pays émergents (Brésil, Russie, Inde et Chine). La croissance devrait atteindre au moins 2% dans l'Union européenne, voire plus de 8% sur le marché des pays européens à croissance rapide que sont la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Turquie et l'Ukraine.

Le secteur est confronté, comme les autres, aux effets de la force du franc, a relevé Thomas Cueni, secrétaire général d'interpharma. A ceci près qu'il ne peut pas réagir avec la même souplesse en augmentant ses prix, qui sont très réglementés en Europe.

La cherté du franc a aussi tendance à réduire l'attractivité de la Suisse en comparaison internationale si l'on considère les coûts de la recherche et de la production, a souligné Thomas Cueni. /ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias