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Le café, vital ou pas pour la survie des Suisses? Le Conseil fédéral pense que non

La Suisse stocke régulièrement des tonnes de céréales de riz, de fourrage pour les animaux...tout ce qui peut être vital à notre survie en cas de conflit ou de catastrophe. Et on conserve aussi plus de 15'000 tonnes de café. Le Conseil fédéral voudrait s'en débarrasser.

19 juil. 2019, 10:05
Essentiel ou pas à notre survie, le café? L'enjeu pour les importateurs de café est, lui, vital.

Le projet du Conseil fédéral de supprimer le stockage obligatoire du café est mal accueilli par les entreprises du secteur. Selon elles, le breuvage est d'importance vitale et son approvisionnement n'est nullement garanti.

Les réserves obligatoires doivent assurer l'approvisionnement de la population en produits d'importance vitale en cas de pénurie grave. Outre des réserves stratégiques d'énergie et de médicaments, ces stocks comprennent notamment des fourrages pour le bétail, des céréales panifiables, du sucre, du riz et - jusqu'ici du moins - du café.

Plus de 15’000 tonnes en stock

Quinze entreprises stockent actuellement 15'300 tonnes de café vert dans des dépôts. Selon le Conseil fédéral, cette quantité suffit pour couvrir les besoins de la population pour trois mois.

A cela s'ajoutent des stocks d'exploitation, près de 16'800 tonnes de café vert et de café instantané à la fin 2017, qui sont en mains des négociants, torréfacteurs et grossistes. Cette quantité couvre également les besoins de la population pour trois mois. Au total, La Suisse dispose donc de réserves de café pour six mois.

Pas d'apport calorique

Le gouvernement a mis en consultation jusqu'à vendredi une modification de l'ordonnance sur le stockage obligatoire. Suivant l'avis de l'Approvisionnement économique du pays (AEP), il estime que, vu son absence de calories, le café ne contribue pas à l'apport de substances énergétiques et qu'il ne peut plus être classé comme un bien vital.

En outre, le risque de sous-approvisionnement durable est faible: les plantations sont réparties sur trois continents et la récolte est possible tout au long de l’année. De mauvaises récoltes à l’échelle locale pourraient être compensées par d’autres zones de plantation.

Le Conseil fédéral s'appuie aussi sur un sondage réalisé auprès de quinze entreprises propriétaires de stocks obligatoires. Six d'entre elles veulent maintenir les réserves si elles sont dédommagées. Aucune n'entend maintenir des stocks sur une base volontaire et sans être indemnisées.

Sondage contesté

Etonnée par ces résultats, la Communauté d'intérêt Café Suisse a demandé un deuxième sondage. Celui-ci a été confié à réservesuisse, une organisation qui défend les intérêts des propriétaires de stocks obligatoires. Il a montré que toutes les entreprises concernées se sont prononcées pour leur maintien.

Dans sa réponse à la consultation, réservesuisse conteste également le faible risque de pénurie avancé par le gouvernement: l'approvisionnement en café n'est nullement garanti, puisqu'il dépend à 100% de l'étranger.

Les réserves globales dans les pays producteurs sont en diminution constante, explique l'organisation. De même, les dégâts à l'environnement, la sécheresse, les parasites, catastrophes naturelles ou sabotages par des pirates informatiques peuvent interrompre à tout moment la chaîne de livraison.

Rien que la baisse du niveau du Rhin l'an dernier a provoqué la rupture de voies de transport en Europe, illustre réservesuisse.

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