La Suisse veut renforcer son engagement pour l’égalité des genres et les droits des femmes. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s'est doté d'une stratégie ad hoc.
Malgré des progrès, il reste de grandes disparités entre hommes et femmes, y compris en Suisse. Les femmes sont en outre touchées disproportionnellement par les conséquences des crises dans le monde et l’insécurité alimentaire.
Six objectifs
Elles ont plus que jamais un rôle à jouer dans la politique extérieure en faveur de la paix, de la sécurité, des droits de l'homme, du développement durable et de la prospérité, explique vendredi le DFAE dans un communiqué. La stratégie doit faciliter l'intégration de l'égalité des genres dans tous les champs d'action du département.
Six objectifs stratégiques ont été définis. Il s'agit d'abord de renforcer l’autonomie économique des femmes car selon le Forum économique mondial, au rythme actuel, il faudra 118 ans pour parvenir à la parité entre les sexes dans la vie professionnelle. Or si les femmes participaient autant que les hommes à la vie économique, le produit international brut mondial pourrait être augmenté de 26%.
Davantage d'élues
Un autre but est d'améliorer la participation féminine à la vie publique. Cela passe par un encouragement à l'occupation d'un mandat politique comme au Bénin depuis 2009, mais aussi par la priorité accordée aux questions de genre dans les programmes de développement de communes des Balkans occidentaux.
La stratégie vise également à lutter contre toute forme de violences basée sur le genre comme en témoigne le soutien à l'ONG Women's Initiatives for Gender Justice qui vise à réintégrer d'ex-filles soldates en Ouganda ou ben République démocratique du Congo. Les droits des femmes dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive doivent par ailleurs être renforcés.
Plus généralement, ces droits et l’égalité des genres doivent revêtir une place centrale dans toutes les activités bilatérales et multilatérales engagées. Il importe enfin que le DFAE s’engage pour réaliser l’égalité des chances en son sein. Le département emploie autant d'hommes que de femmes, mais ces dernières ne constituent que 42% des cadres et 20% des cadres du plus haut niveau. Parmi les diplomates, elles ne sont que 17% à ce niveau.