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La Suisse renforce son aide à la transition démocratique

La Suisse envoie quatorze experts dans la région et débloque 12 millions de francs pour l'aide d'urgence. But de l'opération: limiter les flux migratoires.

12 mars 2011, 13:14

La Suisse renforce son engagement en faveur de la transition de l'Egypte et de la Tunisie vers la démocratie. Hier soir, le Conseil fédéral a annoncé l'envoi dans la région de quatorze nouveaux experts du Corps suisse d'aide humanitaire. Par ailleurs, il débloquera dans un premier temps 12 millions de francs au titre de l'aide d'urgence.

Le détachement humanitaire helvétique comprendra notamment des experts en soins médicaux. Il s'occupera aussi d'adduction d'eau, et travaillera à l'hébergement à la frontière égyptienne des réfugiés qui fuient la guerre civile en Libye. Une antenne de l'aide humanitaire suisse sera installée à Benghazi (est de la Libye). La Suisse annonce qu'elle continuera de soutenir en parallèle les organisations internationales actives sur place, comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l'Organisation internationale pour les migrations et le Programme alimentaire mondial.

Au-delà de l'aide d'urgence, le Conseil fédéral annonce son intention de soutenir l'organisation d'élections libres en Egypte et en Tunisie par l'envoi d'observateurs. La Suisse proposera aussi à ces pays des projets pour le renforcement de la société civile, de l'Etat de droit et de la démocratie. Elle soutiendra enfin le développement économique de ces pays, en particulier du secteur privé, banques et PME en tête.

Autant d'actions qui dessinent une stratégie claire: maintenir les réfugiés en Afrique du Nord et éviter d'importants flux migratoires en direction de l'Europe. Le communiqué diffusé hier ne fait d'ailleurs aucune mention de l'accueil en Suisse de réfugiés tunisiens ou libyens. Autres intérêts helvétiques justifiant un soutien à la région, selon le Conseil fédéral: la sécurité, le développement futur des relations économiques et l'approvisionnement énergétique du pays.

En rendant publique sa stratégie nord-africaine, le Conseil fédéral anticipe sur le débat urgent qui aura lieu mercredi prochain sur le sujet au Conseil national, à la demande de tous les partis. Il répond déjà aux attentes de la droite, qui demande que l'effort de la Suisse soit porté sur place.

Par contre, le gouvernement, dans son communiqué, ne dit rien de la situation indécise en Libye. Un silence politiquement étonnant alors que l'Union européenne réclamait au même instant le départ sans délai de Mouammar Kadhafi. Pas un mot non plus sur le Conseil national de transition, que les Vingt-Sept considèrent désormais comme «un interlocuteur politique.» La parole n'y est pas, mais il y a les actes: un émissaire de ce conseil a en effet été reçu mercredi à Berne par la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey.

Enfin, l'ambassade de Libye à Berne a annoncé hier soir dans un communiqué envoyé à Swissinfo qu'elle avait coupé ses liens avec le régime du colonel Kadhafi. Le personnel de l'ambassade dit se ranger derrière le Conseil national de transition. La mission de la Libye auprès de l'ONU à Genève avait déjà fait défection le 25 février. /SGU

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