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La sécurité alimentaires pourrait bien figurer dans le constitution fédérale

Le Conseil fédéral demande un contre-projet à l'initiative des paysans sur la sécurité alimentaire. Cette dernière a donc des chances de figurer dans la constitution.

29 oct. 2014, 15:50
La sécurité alimentaire pourrait bel et bien figurer dans la constitution fédérale. Le Conseil fédéral veut opposer un contre-projet direct à l'initiative de l'Union des paysans, qu'il juge trop centrée sur la production indigène.

La sécurité alimentaire pourrait bel et bien figurer dans la constitution fédérale. Le Conseil fédéral veut opposer un contre-projet direct à l'initiative de l'Union des paysans, qu'il juge trop centrée sur la production indigène. Quant à la politique agricole 2018-21, elle ne devrait pas changer d'un iota.

Aujourd'hui, la Suisse assure elle-même 60% de son approvisionnement alimentaire. Cette proportion n'a pas varié malgré la progression de la population de 1,2 million de personnes, a souligné le ministre de l'agriculture Johann Schneider-Ammann devant la presse. Elle devrait rester stable à l'avenir aussi.

Le gouvernement a réitéré mercredi sa volonté d'aller vers une agriculture compétitive et respectueuse des ressources naturelles. Dans le même temps, il vise le maintien de terres agricoles cultivables et veut décharger les paysans de prescriptions trop pesantes.

Sympathie dans la population

Dans ce contexte, l'initiative populaire de l'Union suisse des paysans (USP) "pour la sécurité alimentaire" ne lui convient guère. Ce texte, propre à susciter la sympathie dans la population, mise sur un approvisionnement en denrées alimentaires issu uniquement de la production indigène.

"Si ce texte était adopté, la politique agricole ferait un pas en arrière", s'est inquiété le conseiller fédéral. Les initiants craignent que les prescriptions plus écologiques entravent la production.

Pour le gouvernement, un contre-projet direct s'impose afin d'inscrire dans la constitution une sécurité alimentaire basée sur des principes moins unilatéraux. La Suisse ne peut pas se passer des importations.

Garantir les bases

L'article, qui sera mis en consultation en février, vise en substance à renforcer la capacité entrepreneuriale des paysans et du secteur agroalimentaire. Il veut garantir les bases de la production agricole, favoriser une production localement adaptée et utilisant les ressources naturelles de manière efficiente.

Le texte parle aussi de soutien à la sécurité alimentaire mondiale. En clair, en assurant bonne part de sa propre sécurité alimentaire, la Suisse importe moins d'aliments qui restent donc à disposition de pays qui en ont davantage besoin, a expliqué M. Schneider-Ammann.

Moins d'engrais

Les défis mondiaux sont importants au plan national pour l'agriculture et la filière alimentaire. Mais les priorités diffèrent toutefois. La production agricole est relativement intensive en Suisse par rapport à d'autres pays.

Il faut donc, à production égale, réduire l'impact sur l'environnement pour pouvoir garantir la sécurité alimentaire à long terme. Il est notamment question de limiter l'usage d'engrais, selon le ministre de l'agriculture.

Plus de chambardement

La future politique agricole 2018-2021, qui sera soumise aux milieux intéressés dès le printemps, veut concrétiser le système en place. Après le bouleversement induit par le nouveau système des paiements directs pour la période en cours, le Conseil fédéral ne veut plus de chambardement pour les huit prochaines années.

Au point que le projet ne serait même pas soumis au Parlement, faute de modification de loi. Les éventuelles corrections nécessaires seraient apportées par le gouvernement au niveau des ordonnances, a précisé M.Schneider-Ammann. "Les Chambres fédérales et les paysans ont requis des conditions stables".

Sacrifice

Le cadre financier n'est pas encore fixé, mais en gros, les paysans devraient continuer à toucher une enveloppe similaire à l'actuelle, qui se monte à 13,83 milliards de francs sur quatre ans.

Néanmoins, d'ici 2017, l'agriculture devrait renoncer à 127 millions, si le Parlement donne son aval. Le Conseil fédéral a prévu ce sacrifice dans le plan d'économies budgétaire.

Alors que les paysans s'insurgent contre les effets du nouveau système de paiements directs sur leurs finances, Johann Schneider-Ammann s'est voulu rassurant. "J'ai connaissance de quelques difficultés ici ou là; mais il faut un peu de temps pour que le dispositif fonctionne correctement".

La politique agricole 2017 n'est en place que depuis dix mois. Ses services suivent attentivement la situation.

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