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La révision de l'AI ne fait que des mécontents

La révision de l'AI ne satisfait pas. Les milieux patronaux et bourgeois jugent les mesures d'économies trop timides, les défenseurs des handicapés et la gauche dénoncent les coupes dans les rentes.

20 mars 2016, 11:15
Economies obligent, les employeurs réclament une limitation des rentes versées aux moins de 30 ans. (illustration)

La révision de l'AI misant sur une meilleure réinsertion des jeunes sur le marché du travail est prise en étau. Les milieux patronaux et bourgeois jugent les mesures d'économies trop timides, les défenseurs des handicapés et la gauche dénoncent les coupes dans les rentes.

Le Conseil fédéral a mis en consultation en décembre une réforme de l'assurance invalidité (AI) mêlant des mesures financières, un plan pour renforcer la collaboration entre les acteurs impliqués et des points améliorant le soutien à la réintégration professionnelle.

Concernant le montant des rentes AI, deux variantes de rentes linéaires sont proposées. La première veut, comme à présent, octroyer une rente entière à partir d'un taux d'invalidité de 70%. La seconde ne veut l'accorder qu'à partir d'un taux de 80%.

L'AI devrait aussi réorienter les formations financées et réduire les indemnités journalières versées de telle manière à inciter les jeunes à trouver un travail. Des réformes qui sont pour certains loin d'être suffisantes: au chapitre des mesures d'économies, pourtant "indispensables" et "urgentes", le Conseil fédéral affiche un sérieux manque d'audace, fustigent les milieux patronaux.

Les employeurs, les PME et le PLR rappellent dans leurs réponses que le déficit structurel de l'AI a de nouveau dépassé le demi-milliard de francs en 2014. De plus, cette assurance a toujours une dette de plus de 13 milliards auprès de l'AVS.

Moins de 30 ans écartés

Économies obligent, les employeurs réclament une limitation des rentes versées aux moins de 30 ans. Elles ne devraient plus être réservées qu'aux enfants et jeunes souffrant de graves infirmités congénitales et n'ayant aucune chance de trouver un emploi sur le marché du travail primaire, écrit l'Union patronale suisse (UPS).

Du côté de l'Union suisse des arts et métiers (usam), on exige une suppression totale. "Si l'âge minimum pour avoir droit à une rente est nettement relevé, toutes les parties prenantes seront amenées à intensifier leurs efforts en vue d'une réinsertion", défend l'usam. La faîtière et le PLR jugent plus généralement qu'une rente entière ne devrait être accordée qu'à partir d'un taux d'invalidité de 80%.

Un avis partagé par l'UDC, qui s'étonne que le Conseil fédéral ne propose qu'une redéfinition des montants alloués, en particulier aux jeunes, malgré une hausse du nombre de nouveaux rentiers dans cette tranche d'âge à cause des abus vis-à-vis du système de prestations. Le parti rejette le projet du gouvernement et appelle à des mesures essentiellement financières pour pouvoir assainir l'AI d'ici 2030.

Le PLR rejette aussi la réforme, car elle n'est axée que sur des développements qualitatifs et laisse de côté le potentiel d'économies urgemment nécessaire.

Cet assainissement constitue bien une priorité et le projet ne va pas assez loin dans ce sens, souligne le PDC, qui défend néanmoins la réforme de l'assurance dans ses grandes lignes. Il propose notamment de revoir les montants des rentes complémentaires versées aux enfants de bénéficiaires de l'AI, "qui ne se justifient que d'un point de vue historique".

 

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