«Il n’est plus possible, aujourd’hui, de faire son travail de journaliste en Turquie si l’on porte un regard critique sur le fonctionnement des institutions.» Représentant en Turquie de Reporters sans frontières (RSF), Erol Onderoglu, 46 ans, sait de quoi il parle. Il a été emprisonné dix jours cet été pour avoir pris part à une opération de solidarité avec le quotidien kurde «Ozgür Gündem». Son procès débutera le 8 novembre à Istanbul. Il risque 15 ans de prison pour «propagande terroriste» en faveur des rebelles kurdes.
Le journaliste, qui parle un français parfait en raison de son enfance en France, livrait, hier, à Berne, son témoignage aux médias suisses. Comme pour mettre les points sur les i, RSF avait organisé la rencontre au Käfigturm, un bâtiment historique qui a servi de prison jusqu’en 1897. Selon Gérard Tschopp, président de RSF Suisse, «c’est pure coïncidence» si cette conférence de presse avait...