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La presse romande sévère avec Credit Suisse

La presse romande se montre sévère avec la direction de Credit Suisse, après la condamnation de la banque à une amende de 2,5 milliards de francs par la justice américaine.

21 mai 2014, 06:55
Brady Dougan, Crédit Suisse

"Un tournant" "au goût amer": la presse de Suisse romande juge sévèrement le patron de Crédit Suisse. Elle lance une mise en garde aux banques suisses encore sous enquête aux Etats-Unis.

Washington "n'est plus prêt à passer l'éponge sur les errements" des banques, même si elles représentent un risque systémique, estime "Le Temps". Credit Suisse paie le prix fort d'une stratégie bancale, mais a préservé "l'essentiel, son droit de continuer à exercer ses activités", poursuit le quotidien.

Les dirigeants, qui n'ont pas réalisé que tout allait être différent après l'affaire UBS, ont été sanctionnés pour "leur incapacité à admettre sincèrement leur comportement fautif", estime-t-il.

Pour la "Tribune de Genève" et "24 Heures", Credit Suisse n'avait pas le choix: le marché américain est trop important pour le numéro deux bancaire suisse. Mais "l'affaire va laisser des traces", préviennent-ils.

Sort de Dougan "scellé"

Non seulement les comptes de Credit Suisse vont être affectés, mais "le sort du patron, Brady Dougan, semble scellé". "Un chef doit assumer un échec", quelles que soient ses connaissances de l'affaire. Pour le président du conseil d'administration Urs Rohner, son mandat devrait s'arrêter définitivement en 2015, affirme les quotidiens lémaniques.

Tout en pointant le manque à gagner pour le fisc suisse, ils prévoient que d'autres règlements de comptes pourraient suivre. Les Etats-Unis "veulent les noms des fraudeurs".

"Le Courrier" va plus loin et dénonce "l'arrogance et le manque de coopération" de la banque durant les trois ans d'enquête, en partie responsable, d'après lui, de l'amende record. L'épilogue laisse toutefois un "goût amer": les employés de Credit Suisse ne sont pas à l'abri de poursuites pénales, relève-t-il.

Même son de cloche du côté de "La Liberté", qui ressent "comme de persistantes aigreurs d'estomac". Le quotidien fribourgeois met en parallèle "la lâcheté désinvolte" de M. Dougan, "accablant quelques banquiers 'voyoux' de son institution" devant une commission du Sénat américain, qui "n'a d'égale que l'immensité" de son salaire.

Une déduction jugée inadmissible

Notre quotidien enfin se penche sur la controverse à propos de la déductibilité de l'amende des impôts. Pour la gauche et le PDC, il est inadmissible que Credit Suisse et les autres banques incriminées puissent déduire leurs amendes des impôts. «Si vous êtes amendé pour excès de vitesse, vous ne bénéficierez pas d'un rabais fiscal», souligne le socialiste neuchâtelois Jacques-André Maire.

Evelyne Widmer-Schlumpf a expliqué hier matin qie la "Confédération n'autorise pas la déduction des amendes qui ont un caractère pénal. Par contre, les cantons n'ont pas de réglementation uniforme en la matière."

 

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