Le choix du groupe lib?ral-radical est tomb? rapidement vendredi soir. Cela vous a surpris?
Oui, mais je souhaitais en tout cas qu?il d?cide ce week-end. La proc?dure d?finie apr?s l?annonce de la d?mission de Pascal Couchepin ?tait claire, les dates ?taient fix?es et connues bien ? l?avance. Il y a eu cette phase de pr?sentation devant la base du parti. A partir de l?, il ?tait naturel que le groupe prenne ses responsabilit?s lui aussi et d?cide rapidement.
Pour des questions tactiques et d?image?
Pas seulement, Mais surtout par correction dans le cadre de la derni?re phase, la phase la plus suisse, celle o? l?on doit d?battre avec les autres partis, voir dans quelle mesure on peut travailler ensemble. C?est aussi la phase la plus int?ressante. Maintenant, la balle est dans le camp de l?Assembl?e f?d?rale et des autres groupes parlementaires. Ceux-ci doivent se prononcer par rapport aux candidatures. Si la d?cision du PLR n??tait tomb?e que le 8 septembre, le d?lai aurait ?t? tr?s court jusqu?? l??lection elle-m?me.
Au d?but de la campagne, on vous a senti sur la r?serve?
Vous trouvez ? Je ne crois pas. J??tais moi-m?me. Je ne fais pas une campagne par rapport aux autres. D?ailleurs, on ne devrait normalement pas faire de campagne pour ?tre ?lu au Conseil f?d?ral, mais les m?urs ?voluent. Il y a une campagne de fait, mais ? la fin c?est quand m?me l?Assembl?e f?d?rale qui choisit. Cela dit, dans les faits, il y a eu une campagne et je l?ai faite ? ma mani?re.
A un moment, vous ?tiez ? deux doigts de renoncer. Qu?est-ce qui vous a fait changer d?avis?
Je me suis rendu compte que les raisons pour ne pas y aller ?taient en fait justement les raisons pour y aller. Je me disais que le monde politique ?tait comme il est et que l?on ne pouvait rien y faire, que le show avait pris le pas sur l?institution. Cela me g?nait fondamentalement. Et une nuit, j?ai trouv? Je me suis dit qu?il fallait justement ?tre candidat ? cause de ?a, pour ne pas se soumettre et accepter cet ?tat de fait. Cette r?alit? peut ?voluer, doit ?voluer et va ?voluer? On le voit d?ailleurs ces jours avec l?avanc?e du dossier sur la r?forme du gouvernement. Il y a eu des pas de g?ant.
La campagne va d?sormais entrer dans une phase plus dure, avec une pression plus forte.
Je suis conscient que la p?riode qui s?annonce maintenant d?ici l??lection va ?tre dure, m?me si elle m?int?resse beaucoup. Je me r?jouis car j?aime le d?bat politique. Mais je ne crois pas qu?il faut entrer dans ce d?bat avec une volont? de plaire. Il faut ?tre franc et direct, comme dans un ex?cutif. On va vers des personnes qui n?ont pas le m?me avis, on leur dit le n?tre et on cherche la voie pour travailler ensemble et trouver des solutions. Je suis convaincu que dans la culture politique suisse, une grande partie des gens sont favorables au d?bat et ne sont pas dogmatiques. C?est pour cela qu?on est toujours parvenu ? s?entendre. Heureusement.
Comment allez-vous convaincre de voter pour vous?
Il n?est pas question d?aller voir les autres groupes pour essayer de leur plaire. La cl? de la Suisse, c?est un travail en commun et la recherche d??quilibre. Je ne vais donc pas changer de position pour plaire ? tel ou tel groupe, mais je vais essayer de montrer qu?on peut travailler en commun. Actuellement, dans cette campagne, j?ai parfois l?impression que la question est mal pos?e par certains groupes. On ne peut pas trouver un candidat lib?ral-radical qui exprime exactement ce qu?un autre parti veut entendre. Je souhaite que l?on puisse rapprocher des positions qui au d?part paraissent divergentes pour que l?on puisse travailler ensemble. A cela s?ajoute la probl?matique des ?quilibres dans ce pays, entre les r?gions, les langues et les cultures. Jusqu?? pr?sent, cela a toujours bien march? et je suis confiant car je pense que l?Assembl?e f?d?rale est sensible ? cela. Dans les prochains jours, quand je m?adresserai ? un groupe parlementaire pr?cis, c?est en fait ? une partie de l?Assembl?e que je parlerai, pas seulement ? des personnes qui pensent autrement que moi. Je le r?p?te, on n?a pas forc?ment les m?mes id?es, mais on a souvent les m?mes objectifs.
Par rapport ? votre parti et par rapport ? l?autre candidat PLR, Christian L?scher, quelle sera votre marge de man?uvre ?
Il ne s?agira pas d?une campagne de parti, ni d?une campagne personnelle. Nous allons continuer comme avant, mais ? deux. L?objectif principal est de conserver le si?ge lib?ral-radical au Conseil f?d?ral et les questions de personne ne doivent pas ?tre un obstacle ? cet objectif l?. Car si nous parvenons ? garder le si?ge au parti, cela confortera la concordance et la stabilit? politique en Suisse. Une stabilit? qui doit ?tre renforc?e pour obtenir des progr?s rapides dans toutes les r?formes, pour faire ?voluer les choses. On voit maintenant que gr?ce ? la crise ?conomique actuelle, certaines r?formes semblent avoir plus de chances, par exemple pour les institutions ou pour les assurances sociales mais aussi pour la politique ?conomique.
Mais l?aspect personnel ne peut pas ?tre ?lud?? Les profils des deux candidats PLR sont tr?s diff?rents.
Dans le choix des candidats, il y a eu une volont? de renouveau. Cela a ?t? dit plusieurs fois. Par rapport ? Fulvio Pelli notamment. Pour Martine Brunschwig-Graf aussi en partie, mais surtout parce que c??tait une femme. Dans l??lection de cette ann?e, ce n?est visiblement pas un atout d??tre une femme. Pour Pascal Broulis, la question de la ma?trise de l?allemand a d? jouer un r?le.
Et vous, par rapport ? Christian L?scher?
Il me fait beaucoup rire! Ce n?est pas d?sagr?able. Mais bon, il est beaucoup plus que cela, et en outre il est agr?able. Il est tr?s diff?rent de moi, ce qui ne me pose aucun probl?me, bien au contraire.
On dit parfois que maintenant, c?est la voie royale pour vous. Vous ?tes d?accord?
Ce n?est pas aussi simple. L??lection n?est de loin pas gagn?e. La candidature PDC a des chances devant l?Assembl?e f?d?rale.
Votre principal adversaire aujourd?hui, c?est Urs Schwaller, qui a finalement un profil assez proche du v?tre.
Oui, nous sommes assez proches. Sur la fa?on de travailler, ainsi que sur certains dossiers, comme par exemple la s?curit? ou la gestion des finances publiques. Mais nous avons aussi des nuances : sur l?imposition individuelle ? laquelle le PDC est oppos?e et aussi sur plusieurs sujets de soci?t?, comme la diagnostic pr?implantatoire.
Et la question de la latinit??
Ce sera un ?l?ment important, m?me si je n?ai pas envie d?en faire un th?me de campagne. Cela dit, il est vrai qu?il y a actuellement des d?rapages et des d?rives qui r?duisent le poids des minorit?s linguistiques dans notre pays. L??lection d?un sixi?me conseiller f?d?ral al?manique serait un mauvais signal. Je pense que ce sera un ?l?ment que prendra en compte l?Assembl?e f?d?rale.
Le PLR peut aussi dire aux socialistes que s?ils soutiennent un PDC, vous pourrez vous venger lors de la succession Leuenberger?
Je ne veux pas poser le d?bat comme cela et ne pas r?duire cette ?lection ? un marchandage. Il y a plus que cela. Cette ?lection offre un choix important. Il est important de maintenir la r?partition actuelle qui refl?te le rapport de forces issu des ?lections de 2003 et 2007. Apr?s les ?lections de 2011, ce sera un autre d?bat. Il faudra analyser les r?sultats et en tenir compte. Mais c?est totalement pr?matur? actuellement de modifier cette r?partition
Vous avez l?impression que vous aurez plus de soutien chez les socialistes qu?? l?UDC?
Je ne fais pas ce genre de calcul. Je souhaite simplement avoir la majorit? de l?Assembl?e f?d?rale le 16 septembre. NWI/PHO