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La manifestation contre l'OMC perturbée par les casseurs

La manifestation anti-OMC organisée samedi après-midi à Genève a été dispersée avant l'heure par la police. Les casseurs s'étaient donné rendez-vous au sein du défilé. Ils ont brisé des vitrines et incendié plusieurs voitures. Une trentaine de personnes ont été interpellées.

30 nov. 2009, 04:15

L'après-midi avait pourtant bien commencé. Entre 2000 et 3000 manifestants, selon la police, 5000 selon les organisateurs, s'étaient réunis sur la place Neuve. La foule bigarrée attendait le signal du départ sous une pointe de soleil et par une température clémente pour un mois de novembre.

Le cortège s'est ébranlé vers 14h30. Un groupe de plusieurs dizaines de personnes, cagoulées et entièrement vêtues de noir, s'est alors fondu parmi les manifestants. Ces individus se sont rassemblés près de la tête du cortège, formant un «black block», et sont rapidement passés à l'action sur le quai des Bergues.

Ils ont brisé à cet endroit plusieurs vitrines et se sont attaqués à un café de la chaîne Starbucks. Les autres manifestants ont immédiatement signalé leur désapprobation en scandant en vain «pas de dégâts, pas de dégâts!». Devant la gare routière, les casseurs ont incendié trois voitures.

Une épaisse fumée noire a envahi la place Dorcière et le défilé s'est complètement disloqué. Les pompiers sont intervenus au bout d'une dizaine de minutes. Les groupuscules de casseurs, environ 200 selon la police, se sont ensuite engouffrés dans le quartier des Pâquis. Ils ont été stoppés par la police près de l'hôtel Président Wilson, où des gendarmes en tenue anti-émeute, un canon à eau et des grenades lacrymogènes les ont réceptionnés. Les émeutiers se sont alors dispersés dans les rues adjacentes.

Le reste du cortège, pacifique, est resté bloqué à la place des Alpes, à l'entrée des Pâquis. Les partis, les syndicats et les associations se sont désolidarisés des casseurs et n'ont visiblement plus voulu continuer la marche. La police a alors intimé l'ordre aux manifestants de rejoindre le parc des Cropettes.

En fin d'après-midi, quelques échauffourées ont éclaté derrière la gare. Les gendarmes ont usé de gaz lacrymogènes. Les plus virulents des manifestants ont ensuite érigé une barricade près du parc des Cropettes, mettant le feu à du bois, avant d'être chassés par la police. En fin de journée, quelques agitateurs jouaient encore au chat et à la souris avec les forces de l'ordre. La nuit a ensuite été calme.

Dans un communiqué, la coordination anti-OMC a regretté «de ne pas avoir pu mener la manifestation à son terme et de ne pas avoir pu prononcer les discours qui avaient été prévus». Elle a aussi déploré «qu'une minorité de personnes ait détourné la manifestation de ses objectifs.»

«Sans minimiser les événements, nous constatons néanmoins qu'une autre forme de violence, sociale, politique et économique, s'exerce au quotidien sur une part importante de la population mondiale, dont les paysans», ont ajouté Uniterre et l'organisation Via Campesina. Qui ont également dénoncé l'interdiction d'entrer en Suisse de trois délégués paysans sud-coréens.

Selon un bilan de la police dressé hier matin, une cinquantaine de plaintes avaient déjà été déposées. Douze commerces, dont une banque et un hôtel, ont été endommagés. Le feu a été bouté à quatre voitures et quinze autres véhicules, dont trois cars, ont été vandalisés. Le montant des dégâts n'était pas encore chiffrable, selon le porte-parole Eric Grandjean.

Trente-trois personnes ont été interpellées, dont quatorze membres du «black bloc» et quatre voleurs. Des objets comme des couteaux, des sprays et des masques ont également été saisis. Hier matin, deux mineurs genevois et un adulte zurichois restaient à disposition de la justice, a précisé Eric Grandjean

Le porte-parole a justifié l'attitude de la police. Il a été difficile d'intervenir au milieu des 2800 manifestants pacifiques et il a fallu attendre que ceux-ci s'écartent, a-t-il expliqué. Quant aux contrôles préventifs, jugés provocants par les organisateurs, ils ont été utiles car ils ont permis de saisir du matériel dangereux, a affirmé Eric Grandjean. /ats

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