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La gauche exige une sortie planifiée du nucléaire

16 mars 2011, 12:11

Les accidents survenus dans plusieurs centrales japonaises, suite au séisme et au tsunami de vendredi, montrent que même les meilleures installations et les meilleurs experts ne donnent pas des garanties de sécurité suffisantes, ont dit hier les Verts et le PS. Il faut dès lors mettre sur pied un programme de sortie progressive du nucléaire: arrêter les plus anciennes centrales, pousser les économies d'énergie, développer les énergies renouvelables. Une session parlementaire spéciale est prévue en juin.

«Nous avons salué les deux décisions annoncées par Doris Leuthard - suspendre la procédure concernant de nouvelles centrales et revoir les exigences de sécurité - mais ce n'est pas suffisant», a affirmé hier Ursula Wyss, présidente du groupe socialiste aux Chambres. Il faut une loi spécifique de sortie du nucléaire, qui règle la fin de l'utilisation du nucléaire pour la production d'électricité et une limite d'activité fixée pour les installations existantes, demande le Bâlois Eric Nussbaumer dans une motion.

Les Verts exigent que le Conseil fédéral présente, d'ici à l'été, un plan d'action pour sortir du nucléaire. Une demande a été déposée pour la tenue d'une session extraordinaire du Parlement en juin. Pour l'écologiste bernoise Franciska Teuscher comme pour le socialiste vaudois Roger Nordmann, il est impératif d'arrêter les trois centrales les plus anciennes, Gösgen I+II et surtout Mühleberg qui, en activité depuis 40 ans, a reçu en 2009 une autorisation d'exploitation illimitée.

Les plus récentes (Beznau et Leibstat) peuvent rester en service encore dix à quinze ans, estiment les socialistes. Mais cela doit être planifié de manière stricte, de même que les deux voies alternatives. Soit un programme d'économie d'énergie (mêmes prestations avec moins de consommation) et le développement des énergies renouvelables. Roger Nordmann rappelle qu'une montagne de projets n'attend que le feu vert de Berne pour démarrer: «Il faut rapidement débloquer ce volet», dit-il.

Pour améliorer l'efficacité énergétique, un fonds spécifique doit être alimenté par les propriétaires des centrales nucléaires. Quant aux énergies renouvelables, le PS va bientôt pouvoir déposer son initiative populaire «cleantech», le nombre de signatures récoltées approchant des 100 000. De leur côté, les Verts soulignent la nécessité de se préoccuper d'une autre vieille centrale, celle de Fessenheim en Alsace. La France vient d'ailleurs d'annoncer un réexamen de la sécurité de son parc nucléaire.

Plus en retrait par rapport à la gauche, le PDC demande au Conseil fédéral, avant toute décision, une nouvelle étude des risques liés aux installations nucléaires, «dans des conditions extrêmes mais plausibles en Suisse», précise-t-il dans son postulat. Il souhaite également l'élaboration de scénarios possibles sur les conditions nécessaires à une sortie du nucléaire, sachant que 40% de la production d'électricité provient aujourd'hui de cette source (et 60% de l'hydraulique).

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