Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La fortune des 300 plus riches de Suisse est en panne de croissance

La fortune cumulée des 300 familles les plus riches de Suisse a connu une croissance mesurée en 2018, qui se traduit par une augmentation de 1,7 milliard de francs par rapport à 2017. Une quinzaine de nouveaux venus figurent dans le classement du magazine «Bilan», parmi lesquels plusieurs ressortissants d’Europe de l’Est.

29 nov. 2018, 22:01
Au regard de 2017, la fortune des 300 plus riches de Suisse n'a crû que de 1,7 milliard de francs, soit 0,2% à la somme toutefois confortable de 675 milliards.

Si les 300 familles les plus riches vivant en Suisse n’ont jamais été aussi bien financièrement dotées, leur fortune cumulée n’a connu qu’une faible croissance cette année, selon les calculs du magazine «Bilan». Au regard de 2017, celle-ci n’a crû que de 1,7 milliard de francs, soit 0,2% à la somme toutefois confortable de 675 milliards.

Dans la 19e édition de son enquête annuelle, à paraître vendredi, «Bilan» recense pas moins d’une quinzaine de nouveaux venus dans le classement, le seuil d’entrée dans ce dernier étant placé à une fortune évaluée à 100 millions de francs. Parmi les nouveaux arrivants figurent notamment plusieurs ressortissants d’Europe de l’Est, mais aussi quelques entrepreneurs romands.

Parmi les étrangers venus récemment s’établir en Suisse figurent le Russe Andrey Melnichenko. Installé dans les Grisons et âgé de 46 ans, l’homme d’affaires né en Biélorussie est un des cofondateurs de la banque russe MDM, devenue l’un des plus grands établissements privés de Russie. Après avoir progressivement vendu ses parts dans MDM, le milliardaire a investi dans l’énergie et la chimie, secteurs dans lesquels il contrôle les sociétés EuroChem, SUEK et SGK. Sa fortune est estimée à quelque 12 milliards de francs.

Le Tchèque Karel Komarek, 49 ans, a lui jeté son dévolu sur le Valais. Sa famille ayant fait fortune durant la vague de privatisations en Europe de l’Est dans les années 90, le milliardaire détient via la société Sazka Group des participations dans plusieurs loteries européennes, à savoir dans son pays d’origine, en Grèce, à Chypre, en Autriche, en Italie et en Croatie. Alors que sa fortune est estimée entre 2 et 3 milliards de francs, il s’intéresserait de près à la privatisation à venir de la Française des Jeux.

Famille Kamprad toujours devant

«Bilan» mentionne également le Kirghiz d’origine Erkin Bekbolotov, établi en Valais et actif dans le pétrole avec un patrimoine évalué entre 200 et 300 millions de francs, l’Israélien domicilié au Tessin Sami Sagol (fortune de 1,5 à 2 milliards), qui a vendu en 2016 près de 80% de ses parts dans le fabricant d’articles en plastique Keter ou encore le Français Alain Boucheron (300 à 400 millions), qui vit en Valais.

Du côté des entrepreneurs romands, les deux fondateurs du prestataire de services financiers en ligne Swissquote, Paolo Buzzi et Marc Bürki, entrent au classement de «Bilan», forts d’un patrimoine de 200 à 300 millions de francs. Les deux Vaudois sont notamment accompagnés de David Marcus, qui a rejoint le réseau social Facebook, après avoir vendu en 2011 sa jeune pousse Zong à PayPal pour 240 millions de dollars, ou du Genevois Philippe Glatz, ancien propriétaire et président de la Clinique des Grangettes, à Genève, vendue au groupe Hirslanden et qui détient notamment le groupe immobilier Swiss Development Group.

En 2018, «Bilan» retrouve le trio de tête de l’année précédente, avec toutefois un ordre différent pour ce tiercé. Bien que domiciliés à l’étranger, Peter, Jonas et Mathias Kamprad, les fils du fondateurs d’Ikea, Ingvar Kamprad, décédé en Suède en janvier dernier, occupent solidement la première place et cela pour une 17e année consécutive. Disposant tous trois d’un passeport suisse, ils ont vu le bas de laine familial s’étoffer de 2 milliards de francs à 51 milliards.

Aléas de la Bourse, Jorge Paulo Lemann, doit en revanche céder sa 2e place. Le milliardaire de Rapperswil, plus important actionnaire du brasseur AB-InBev, notamment, conserve certes un patrimoine évalué entre 20 et 21 milliards, mais a vu ce dernier chuter de 7 milliards. Sur la 3e marche du podium en 2017, les familles Hoffmann et Oeri, qui détiennent la majorité des voix du géant pharmaceutique bâlois Roche, ont doublé le Suisso-Brésilien.

Nombreux Français

Outre Jorge Paulo Lemann, plusieurs autres milliardaires ont pâti de la volatilité des marchés financiers, dont notamment la famille Blocher. Ejecté des dix premiers rangs, les propriétaires des groupes chimiques Ems-Chemie et Dottikon Exclusive Synthesis, notamment, ont vu leurs participations perdre 1 milliard de francs. Viktor Vekselberg a, lui, souffert des sanctions imposées par les Etats-Unis à certains citoyens russes, son patrimoine s’étiolant de 3 milliards.

Plus riche Français de Suisse, Gérard Wertheimer a lui vu sa fortune s’envoler, à un montant estimé entre 18 et 19 milliards de francs, bond qui reflète toutefois une nouvelle évaluation de la valeur de la maison de mode Chanel. Parmi ses compatriotes établis en Suisse, pas moins de 54 intègrent le classement des 300 plus riches de «Bilan», dont les familles Castel, active dans le vin et la bière en Afrique, notamment (13 à 14 milliards), Peugeot (5 à 6 milliards) et Despature, laquelle détient le spécialiste de l’automation de la maison Somfy (3 à 4 milliards).

Les dix premiers du classement ont vu leurs avoirs progresser de 2 milliards de francs cette année à 203 milliards. Représentant 3% des 300 plus riches, ils détiennent 30% de leur fortune. Depuis 1989, cette dernière a crû trois fois plus vite que le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse. Si le patrimoine des 300 plus riches était réparti entre la population helvétique, chaque habitant recevrait 79 400 francs.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias