Christine Wuillemin
Lylou rit aux éclats lorsque sa maman agite ses mains en entonnant «la chanson des marionnettes» qu’elle aime tant. Dès les premières notes, la petite fille imite les gestes de sa mère en la fixant de ses grands yeux bleus. De prime abord, rien ne distingue Lylou d’une autre enfant d’un an et demi. Rien, hormis certains traits de son visage suggérant qu’elle est atteinte du syndrome de Down, aussi appelé trisomie 21.
A l’heure où le peuple suisse s’apprête à voter sur le diagnostic préimplantatoire (DPI) qui doit permettre, en cas de fécondation in vitro, d’éliminer les embryons porteurs de maladies génétiques graves ou d’anomalies chromosomiques telles que la trisomie 21, les parents de Lylou sont perplexes. «Je ne suis pas opposée au DPI s’il permet d’éviter la transmission d’une maladie héréditaire. Mais aller jusqu’à dire que je suis pour qu’un couple puisse choisir d’écarter un embryon...