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La destruction d'un hôtel provoque un tollé général

Piqué au vif par les fortes condamnations internationales, Israël a rejeté hier les critiques de l'Union européenne des des Etats-Unis après la destruction par Israël d'un bâtiment historique au cœur d'un quartier arabe de Jérusalem-Est annexée. Cette démolition a également été fustigée par la Suisse, l'Egypte et la Jordanie.

11 janv. 2011, 12:16

«Appeler Jérusalem une colonie constitue un contresens, une insulte contre l'histoire de la ville», a affirmé le porte-parole des Affaires étrangères Yigal Palmor. «Il est incompréhensible que l'on mélange des questions de droit privé, de droit international et la politique», a-t-il estimé. La cheffe de la diplomatie européenne Catherine Ashton a condamné «fermement» dans un communiqué la destruction de l'ex-hôtel Shepherd, dans le quartier palestinien de Cheikh Jarrah, et le projet de construction d'une nouvelle colonie juive illégale. Elle a rappelé à cet égard que les colonies sont illégales au regard du droit international.

Les colonies «minent la confiance entre les parties et constituent un obstacle à la paix», a-t-elle estimé, soulignant que Jérusalem-Est fait partie des territoires palestiniens occupés par Israël et que l'UE ne reconnaît pas son annexion.

Une position reprise point par point par la Suisse. «La 4e Convention de Genève (...) interdit à la puissance occupante de détruire des biens - publics ou privés - du territoire occupé à moins que cela soit rendu absolument nécessaire par les opérations militaires», a rappelé Berne. Elle lui interdit aussi «de transférer une partie de sa population civile dans un territoire qu'elle occupe.» Le porte-parole israélien a également rejeté les condamnations de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, pour qui la destruction de l'hôtel Shepherd compromet les chances de paix, en affirmant que le bâtiment se trouvait sur un «terrain privé dont l'exploitation ne relève pas de la diplomatie».

La démolition de cet hôtel historique a aussi été fermement condamnée hier par l'Egypte et la Jordanie, soit les deux seuls pays arabes à avoir signé des traités de paix avec Israël. Tous deux ont mis en garde contre les risques de violences.

Les autorités israéliennes ont détruit dimanche la plus grande partie de l'ancien hôtel, qui a servi de résidence à l'ex-Grand mufti de Jérusalem Amine al Husseini, dans la partie orientale de Jérusalem annexée après son occupation en 1967. L'objectif est de construire sur le site des logements destinés à des colons juifs.

Cette démolition a été dénoncée par l'Autorité palestinienne, qui a affirmé qu'elle sonnait le glas des tentatives de reprise des négociations de paix. Pour le négociateur palestinien Saëb Erekat, cette initiative «s'inscrit dans le cadre du programme du gouvernement israélien visant à hypothéquer toute solution sur Jérusalem».

Selon Yigal Palmor, «Israël a accepté de discuter de tous les dossiers controversés avec les Palestiniens, y compris de Jérusalem, et l'Union européenne serait bien avisée, si elle souhaite vraiment apaiser la situation, d'encourager les Palestiniens à revenir sur le champ à la table des négociations». Début décembre, les chefs de mission des pays de l'UE à Jérusalem avaient averti dans un rapport que la politique d'Israël dans la Ville sainte «met gravement en danger» un règlement israélo-palestinien à deux Etats.

Israël a conquis le secteur oriental de Jérusalem durant la Guerre des Six jours en juin 1967 avant de l'annexer et de proclamer l'ensemble de la ville comme sa capitale «éternelle et indivisible». Les Palestiniens veulent eux faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat. Au total environ 200 000 Israéliens sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisations à Jérusalem. /ats-afp

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