La Suisse complète et affine son arsenal pour faire face aux djihadistes. Des mesures aussi bien préventives qu'intrusives ont été prises ou sont en cours d'étude.
L'Etat de droit n'est pas un Etat policier, a souligné la directrice de l'Office fédéral de la police Nicoletta della Valle en présentant jeudi à la presse le rapport de la task force fédérale. "Nous ne voulons pas de mesures qui n'ont pas d'effet". Aucune lacune flagrante n'a été décelée. Le défi est avant tout une meilleure coordination.
Radicalisation
Un phénomène préoccupe particulièrement Berne: les "voyageurs djihadistes". Il s'agit d'abord de détecter les personnes en phase de radicalisation. Les résultats de la surveillance des médias sociaux sont jugés suffisants.
D'autres mesures pourraient s'ajouter comme la mise en place d'une ligne téléphonique spéciale. Mais cela nécessiterait un immense besoin en personnel sans apporter forcément de plus-value vu que ces informations peuvent être collectées par d'autres canaux, a affirmé Mme della Valle.
La Confédération va par ailleurs renforcer la sensibilisation des polices cantonales. L’implication de travailleurs à de tels programmes reste à évaluer.
Relancer le dialogue
Idem de la mise en place d'un large programme de contre-radicalisation (sites internet, brochures, médiateurs approchant les groupes à risque). Une telle opération est complexe et son efficacité ne peut se mesurer qu’à long terme.
A plus courte échéance, la Confédération compte relancer le dialogue avec la communauté musulmane. But: favoriser l'intégration, permettre aux musulmans de condamner le terrorisme et obtenir leur soutien contre l'extrémisme.