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La catastrophe BP passée au peigne fin

19 juil. 2011, 11:00

Une équipe de chercheurs avec participation de l'école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) s'est penchée sur le comportement du pétrole dans les profondeurs de l'océan après la catastrophe de la plate-forme Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique en avril 2010. Des travaux importants pour mieux estimer l'impact sur la vie marine.

Les scientifiques du Woods Hole Oceanographic Institute (Etats-Unis), en collaboration avec le Laboratoire de modélisation de la chimie environnementale de l'EPFL, ont utilisé un sous-marin téléguidé pour prélever des échantillons de pétrole jusqu'à 1500 mètres de profondeur. Ils ont étudié la diffusion des hydrocarbures dans un rayon de 30 kilomètres autour de la plate-forme.

En juin 2010, les chercheurs ont pu prélever des échantillons de pétrole brut directement à la sortie du flux, à la base de la colonne de forage qui s'est rompue près du fond océanique. Les océanographes ont également effectué près de 200 autres mesures à différentes profondeurs, selon ces travaux publiés dans la revue américaine «PNAS» (Proceedings of the national Academy of Sciences).

Flux horizontal

Des recherches précédentes avaient révélé que le panache vertical d'hydrocarbures remontant à la surface se divisait vers 1000 mètres de profondeur pour donner naissance à un second flux horizontal. Pour la première fois, l'équipe de Samuel Arey, de l'EPFL, a pu mettre en évidence le rôle des gaz, tel que le méthane ou le benzène, dans la formation de cet embranchement, écrit la haute école dans un communiqué. Sous la pression de l'eau, ces hydrocarbures légers changent de densité et cessent de remonter. En surface, ils s'évaporent mais en profondeur, ils se dissolvent et se solidifient en fonction de la pression. De même, ce mélange complexe d'hydrocarbures plus ou moins solides peut monter, descendre ou même flotter et donc dériver. De la sorte, la pollution atteint des zones éloignées de la base du puits.

Mieux évaluer l'impact

En comparant la composition du pétrole en sortie de forage et à la surface, Samuel Arey et ses collègues ont pu déterminer la composition du second flux s'échappant du panache. Elle s'explique par la dissolution de certains gaz à 1000 mètres de profondeur, sous l'effet de la pression.

Une part importante de la fuite s'échappe de cette manière. La modélisation développée à l'EPFL permet de mieux comprendre comment se diffuse la pollution aux différentes profondeurs et de mieux estimer la quantité de pétrole émise. Cela devrait permettre d'obtenir une évaluation plus précise de l'impact sur la vie marine dans le futur. / ats

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