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L'Union européenne pousse Suisse et Libye à se rapprocher

Les ministres de l'Union européenne (UE) ont assuré la Suisse hier de leur solidarité dans le contentieux avec la Libye. C'est pourquoi la question de l'application des règles de Schengen sera clarifiée plus tard. Ils demandent toutefois plus d'engagement des deux parties pour trouver une solution.

26 févr. 2010, 12:21

La cheffe du département fédéral de justice et police (DFJP) Eveline Widmer-Schlumpf a rencontré à Bruxelles ses homologues des Vingt-sept. Elle a ensuite participé à une réunion du comité mixte Schengen. Selon le ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, trois points forts sont ressortis de la réunion: les Etats membres de Schengen ont exprimé leur soutien à la Suisse. Ils estiment toutefois nécessaire pour la Suisse et la Libye qu'elles intensifient leurs relations diplomatiques. Enfin, la Commission et le Conseil doivent renforcer leurs «efforts timides» pour trouver une solution.

Il a par ailleurs souligné que la question de l'interprétation et de l'usage de la convention de Schengen serait clarifiée plus tard. «Aucune exigence ne nous a été imposée», a pour sa part déclaré la ministre suisse de la Justice à l'issue des entretiens. La pratique des règles de Schengen n'a cette fois pas été discutée, a-t-elle ajouté. Cette question avait été au centre des critiques de l'Italie contre la liste noire suisse de 150 personnes, dont le clan Kadhafi, qui ne peuvent plus obtenir de visas pour l'espace Schengen.

Rome a accusé à plusieurs reprises la Suisse d'utiliser le mécanisme de Schengen à des fins politiques. D'autres pays de l'UE se sont également plaints d'une interprétation particulièrement large des règles de la convention, à l'origine destinée à lutter contre les activités criminelles et terroristes.

«Il n'est pas juste d'utiliser un instrument de coopération internationale pour influencer des rapports bilatéraux, sinon ce sera la fin de Schengen», a réitéré hier le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni.

Des critiques rejetées par Eveline Widmer-Schlumpf. «Nous sommes membres de l'espace Schengen et comme n'importe lequel des membres nous sommes en droit d'appliquer ces dispositions», a-t-elle affirmé à l'issue de la réunion.

La nouvelle commissaire européenne chargée des dossiers d'immigration, Cécilia Malmström, avait pour sa part jugé mercredi que «la Suisse avait le droit de faire ce qu'elle a fait». Dans une déclaration commune publiée hier, des délégations parlementaires suisse et italienne ont souligné l'importance «qu'aucun pays européen ne soit laissé seul quand il se trouve confronté à des difficultés extérieures» telles que celles rencontrées par la Suisse, «mais qu'il puisse au contraire bénéficier de la solidarité et des efforts européens de médiation». Quant à l'Etat des négociations, Eveline Widmer-Schlumpf a expliqué que la Suisse s'efforçait de trouver une solution diplomatique avec l'aide de la présidence espagnole de l'UE et d'autres pays européens.

L'UE est impliquée dans le contentieux depuis que la Libye a décidé, il y a une semaine, de ne plus délivrer de visas aux pays membres de l'espace Schengen. Le colonel Kadhafi a une nouvelle fois jeté de l'huile sur le feu en appelant hier dans un discours au «jihad» contre la Suisse. Il a traité la Confédération de «mécréante» et d'«apostate» à cause de l'interdiction des la construction de minarets votée par le peuple en novembre.

Un appel qu'Hasni Abidi, spécialiste du monde musulman, juge sans légitimité. Ces propos interviennent dans un contexte bilatéral et d'autres conditions doivent être remplies pour le jihad, a-t-il expliqué. /ats

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