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L'UDC lance son initiative contre l'immigration

Comme en 2007, l'UDC lance une initiative sur les étrangers pour rythmer sa campagne électorale en vue des fédérales d'octobre. Le parti a adopté aujourd'hui à l'unanimité (397 à 0) un texte prévoyant le retour aux contingents et la renégociation de l'accord de libre circulation.

28 mai 2011, 15:41

«Les gens en ont marre de l'immigration sans limite en Suisse», a lancé Toni Brunner aux délégués de l'UDC réunis à Einsiedeln (SZ). La faute à la libre circulation ainsi qu'aux accords de Schengen et de Dublin qui enlèvent à la Confédération tout contrôle dans ce domaine, a dénoncé le président du parti de droite nationaliste.

Le conseiller national saint-gallois a attaqué le Conseil fédéral  et la ministre de la justice en particulier, incapable, selon lui, d'apporter des solutions. «Madame Sommaruga n'est qu'une séductrice  qui n'a jusqu'à présent produit rien d'autre que du vent.»

Accélérant la croissance démographique, l'immigration croissante  contribue à surcharger le trafic routier et les transports publics,  ainsi qu'à faire exploser les prix du logement, a dénoncé Toni Brunner. Elle entraînerait aussi une augmentation du besoin en électricité.

Instruments de contrôle
«Notre initiative pour la limitation de l'immigration nous rendra les instruments de contrôle», a promis le président de l'UDC. Le texte présenté lundi dernier aux médias exige notamment la réintroduction de contingents et de plafonds migratoires. Les frontaliers seraient aussi touchés.

Ces limites seraient fixées annuellement en fonction des besoins et intérêts économiques de la Suisse. L'initiative réclame aussi des critères stricts pour l'octroi de permis de séjour. Pour être autorisé à s'établir ou à séjourner en Suisse, il faudrait prouver l'obtention d'un emploi, sa capacité d'intégration et les moyens de subvenir à soi-même.

L'UDC songe en outre à un système de points attribués, commeau  Canada ou en Australie, selon une série de critères d'intégration. Le texte du parti refuse tout droit établi à un séjour durable, au  regroupement familial et aux prestations sociales.

En cas d'adoption par le peuple, la Confédération devrait renégocier voire résilier des accords internationaux dont celui sur la libre circulation des personnes avec l'Union européenne. En matière d'embauche, la priorité irait aux Suisses.

Veiller à ses intérêts
«La Suisse doit d'abord se préoccuper de ses citoyens», a soutenu Ueli Maurer. Et le conseiller fédéral UDC de mettre en garde: «Si nous ne veillons pas à nos intérêts, personne ne le fera pour nous.» Le Zurichois a accusé les accords de Schengen et de la libre circulation d'avoir «sournoisement relativisé» l'indépendance de la Confédération.

Christoph Blocher a quant à lui critiqué les accords de Schengen, Dublin et de libre circulation des personnes. «Ce sont des projets  mégalomanes par excellence», a estimé le vice-président du parti qui  a réclamé la dénonciation de ces accords par la Suisse.

La Lucernoise Yvette Estermann, conseillère nationale d'origine  slovaque, devenue suisse par mariage, a elle dénoncé la  surreprésentation des étrangers parmi les bénéficiaires des oeuvres  sociales.

Autres initiatives
L'UDC n'est pas seule à thématiser l'immigration. L'association Ecologie et Population (Ecopop) a lancé une initiative pour limiter la hausse de la population due aux migrations à 0,2% par an. Le texte exige aussi qu'au moins 10% des moyens de la coopération au développement soient affectés à la planification familiale.

Les Démocrates suisses ont également annoncé le lancement d'une  initiative réclamant que la Confédération s'efforce d'équilibrer le solde migratoire. Il y a quatre ans, l'UDC avait misé sur l'initiative pour le renvoi des étrangers criminels - adoptée en  novembre dernier - pour donner un coup de fouet à sa campagne électorale.

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