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L'opposition des laboratoires d'analyse s'organise

31 janv. 2009, 10:39

Les principales organisations membres de l'Union suisse de médecine de laboratoire (USLM) étaient présentes, hier à Berne, pour expliquer leur opposition aux mesures annoncées la veille par Pascal Couchepin. Leurs représentants jugent les nouveaux tarifs d'analyses de laboratoires médicaux mal conçus, destructeurs pour les professions concernées et néfastes pour les patients.

Un «Comité d'action pour une liste d'analyse correcte» s'est créé pour réunir les oppositions. Médecins privés et petits laboratoires craignent qu'avec les baisses de tarifs, certaines activités non rentables soient confiées à de plus grandes unités. Par exemple aux hôpitaux qui, à leur tour, dénoncent ce cadeau empoisonné. Sans parler des effets négatifs sur la médecine de proximité.

La plupart de ces intervenants avaient cru pouvoir, ces derniers mois, se faire entendre des autorités de décisions, à savoir l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), le Département fédéral de l'intérieur (DFI) et son chef, Pascal Couchepin. Ils ont été écoutés et quelques correctifs ont été apportés. Mais pas sur l'essentiel, estiment-ils. Jeudi, les décisions sont tombées.

Personne, semble-t-il, ne va mettre les pieds contre le mur et les nouveaux tarifs seront appliqués. Mais l'opposition refuse de baisser les bras. Il y aura peut-être des manifestations, comme celle d'avril 2006, qui avait vu 12 000 blouses blanches dénoncer, sur la place Fédérale, la dévalorisation progressive des conditions de travail des médecins de famille.

Plus concrètement, le comité entend porter davantage le débat au niveau politique, auprès des parlementaires et du public. Il faut, selon lui, sortir ces éléments de politique de santé du seul cadre administratif où elles se trouvent. Ainsi les tarifs d'analyses de laboratoires doivent-ils être négociés entre partenaires concernés, et non décrétés par l'administration.

Le comité réclame la création d'une commission d'experts regroupant tous les acteurs du domaine du laboratoire médical, avec la participation des sociétés scientifiques. Cette commission établirait une nouvelle liste des analyses, en tenant compte des spécificités du système de santé suisse et de la volonté politique définie par le Parlement et le peuple.

«Une telle commission existait il y a quelques années, mais l'Office fédéral de la santé publique l'a supprimée pour mieux travailler dans l'ombre», note au passage le Neuchâtelois Hans Siegrist, président de l'Association des chefs de laboratoires d'analyse médicale.

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