Votre publicité ici avec IMPACT_medias

"L'islam est de plus en plus souvent réduit à des éléments problématiques tels que le terrorisme et la radicalisation"

Une étude de l'Université de Zurich, publiée récemment, montre qu'en Suisse le risque de violence est plus élevé chez les jeunes musulmans. Pascal Gemperli, secrétaire général de l'Union vaudoise des associations musulmanes conteste et met en garde contre la stigmatisation de l'islam dans notre pays.

17 juil. 2018, 10:39
Pascal Gemperli relativise les résultats de l'étude zurichoise (archives).

La fédération d'organisations islamiques de Suisse (FOIS) met en garde mardi contre le lien parfois trop rapide fait entre criminalité et religion. L'un de ses membres, Pascal Gemperli, affirme dans un entretien avec la NZZ que l'appartenance religieuse n'est pas un facteur déterminant de criminalisation.

Les jeunes musulmans ne sont pas surreprésentés dans les procédures pénales concernant des mineurs, explique Pascal Gemperli. Le Vaudois était invité par le journal alémanique Neue Zürcher Zeitung à rebondir sur une étude de l'Université de Zurich concluant que le risque de violence est plus élevé chez les jeunes musulmans.

Portrait faussé

Egalement secrétaire général de l'Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM), il souligne par ailleurs que l'on comprend les musulmans comme un seul groupe alors que l'on catégorise les chrétiens selon leurs différentes confessions. Cela en fausse le portrait, explique Pascal Gemperli, qui se demande de quelle manière la religion a été conceptualisée dans cette étude.

"Si une étude démontrait que quelqu'un qui pratique peu écope d'une peine plus lourde qu'un pratiquant plus assidu, la religion serait probablement même considérée comme un facteur abaissant la violence", a-t-il ajouté.

La religion est par ailleurs un concept très abstrait analogue à la culture, c'est pourquoi une inférence directe du risque de violence d'une personne semble discutable. De nombreux phénomènes, tels que les crimes d'honneur, ne sont pas dus à une seule cause, mais à une combinaison de plusieurs aspects religieux, historiques et sociaux.

Danger de stigmatisation

Pascal Gemperli met parallèlement en garde contre la stigmatisation. Depuis 2013, les cas de discrimination contre les musulmans ont plus que doublé. "L'islam dans sa diversité est de plus en plus souvent réduit à des éléments problématiques tels que le terrorisme et la radicalisation", a-t-il souligné.

Depuis le 11 septembre, les musulmans en Suisse ont un problème de réputation. On a même l'impression que les musulmans ne peuvent pas vraiment être suisses. Par conséquent, il faut se rappeler que l'islam fait partie de la Suisse, souligne le Vaudois.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias