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L'énergie renouvelable crée des emplois

07 sept. 2011, 10:44

La croissance s'affaiblit? C'est une raison de plus pour sortir progressivement du nucléaire et se détacher de la dépendance au pétrole, affirment les socialistes. Selon une étude réalisée par l'Institut de macroéconomie appliquée de l'Université de Lausanne, une conversion de la Suisse aux énergies renouvelables permettrait de créer quelque 150 000 emplois à l'horizon 2030. Sitôt dit, sitôt fait: le PS a déposé hier à la Chancellerie fédérale 106 000 signatures validées à l'appui de son initiative «Cleantech» qui exige que la Suisse couvre au moins la moitié de ses besoins énergétiques par les énergies renouvelables à partir de 2030. Actuellement, on en est à 19%.

L'initiative a été lancée bien avant la catastrophe de Fukushima, mais elle intervient à point nommé dans le débat en cours. Le Conseil des Etats débattra le 28 septembre de la sortie du nucléaire. Le dépôt de l'initiative permet de rappeler aux sénateurs tentés d'apporter un bémol à la version du Conseil national que c'est le peuple qui aura le dernier mot. A vrai dire, l'initiative «Cleantech» ne fait pas directement référence à la problématique du nucléaire, mais pour le conseiller national vaudois Roger Nordmann, il n'y a pas d'ambiguïté possible. «L'objectif ne peut pas être atteint sans sortir du nucléaire», explique-t-il.

L'initiative table sur des investissements publics et privés en faveur des énergies renouvelables, sur un renforcement de l'efficacité énergétique et sur l'adoption de normes de consommation contraignantes. Il appartiendra au Parlement de définir des mesures concrètes. Le conseiller national bâlois Beat Jans imagine déjà un système de bonus malus qui frapperait les fournisseurs d'énergie.

Selon le professeur Délia Nilles, qui a dirigé l'étude lausannoise, les secteurs les plus porteurs en terme d'emploi sont l'assainissement des bâtiments et les transports. Globalement, les mesures spécifiées dans l'initiative mèneraient à la création d'une valeur ajoutée de 21 à 26 milliards de francs en 2030, soit un surplus de 2 à 2,4% du PIB helvétique estimé pour cette date.

Economiesuisse ne conteste pas le potentiel de croissance que revêt le cleantech. L'association faîtière des entreprises suisses vient de publier une étude à ce propos. Par contre, elle estime que le cleantech ne peut pas être créé par des décisions politiques. Economiesuisse préconise en lieu et place l'adoption de bonnes conditions cadre fiscales et une approche internationale dans la fixation des objectifs de réduction des gaz à effet de serre.

L'initiative est soutenue par les Verts, l'Union syndicale suisse et le syndicat Travail. Suisse. Le projet dispose d'un bon relais au gouvernement puisque la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga est membre du comité d'initiative. Un engagement, faut-il le préciser, qui date d'avant son accession au Collège. Il faut compter par ailleurs avec l'initiative des Verts pour la sortie du nucléaire qui est actuellement en phase de récolte des signatures. Les initiants espèrent pouvoir présenter un bon résultat avant les élections fédérales du 23 octobre.

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