Le soutien à l'initiative soumise en votation le 29 novembre prochain a été votée par 288 voix contre 3 et 3 abstentions. «Au nom de la tolérance, il ne faut pas introduire l'intolérance en Suisse», a relevé le conseiller national ovationné par les délégués. La pensée musulmane ne voit pas le monde comme nous et elle échappe à tout contrôle démocratique, a ajouté le Valaisan.
Pour lui comme pour Heinz Gstrein, un universitaire autrichien invité à s'exprimer devant les délégués, les minarets n'ont pas leur place en Suisse. Il a démonté les arguments des adversaires de l'initiative qui craignent notamment des mesures de rétorsions des Etats musulman.
Les pétrodollars resteront en Suisse même si l'initiative passe, car les Etats musulmans connaissent très bien les avantages de ces placements en Suisse, selon M.Gstrein. Idem pour les exportations suisses. Elles sont si hautement spécialisées, qu'il est difficile de les remplacer, a assuré le professeur.
De nombreux militants ont pris la parole pour exprimer leurs craintes face à l'islamisation qu'ils estiment grandissante. «Si la vie en Suisse est aussi insupportable pour les musulmans, ils n'ont qu'à prendre leurs affaires et rentrer dans leur pays d'origine», a clamé un délégué romand chaudement applaudi. Un autre a évoqué «l'éradication du christianisme» avec la construction des minarets.
Un PDC dans l'arène
Le conseiller national Jacques Neyrinck (PDC/VD), qui défendait l'initiative devant les militants UDC, a développé un discours très pragmatique. La Suisse n'a rien à gagner et surtout tout à perdre avec cette initiative, a souligné M.Neyrinck. Mais le public était acquis à la cause opposée.
L'initiative a été lancée par un groupe composé de politiciens de l'UDC et de l'Union démocratique fédérales (UDF). Le Conseil fédéral et le Parlement ont appelé au rejet de l'initiative au nom de l'égalité de traitement, de l'interdiction de la discrimination et de la liberté de religion. /ats