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L'alcool tue 3,3 millions de personnes chaque année

L'alcoolisme est à l'origine de 3,3 millions de morts par an, soit 5,9% du total des décès sur la planète.

12 mai 2014, 16:25
Le rayon d'alcool d'un magasin en Suisse, avec un panneau interdisant la vente d'alcools aux jeunes.

L'alcoolisme fait des ravages dans le monde, avec 3,3 millions de décès enregistrés chaque année liés à l'alcool. Les hommes sont plus touchés que les femmes et la consommation est la plus élevée en Europe, y compris en Suisse.

Plus de 200 maladies sont liées à la consommation d'alcool, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié lundi à Genève. En 2012, la consommation mondiale équivalait à 6,2 litres d'alcool pur par personne âgée de plus de 15 ans.

Mais comme moins de la moitié de la population âgée de plus de 15 ans consomme de l'alcool (38,3%), la consommation moyenne est de 17 litres par année par personne buvant de l'alcool. Sur les 5,9% de décès dans le monde liés à l'alcool, 7,6% surviennent chez les hommes et 4% chez les femmes.

Au vu de l'accroissement de la population dans le monde et de l'augmentation prévue de la consommation, la charge de morbidité imputable à l'alcool pourrait encore augmenter, prévient l'OMS. Si les pays riches sont les plus gros consommateurs, la consommation augmente fortement en Asie, notamment en Inde et en Chine.

Consommation élevée en Suisse...

Le rapport de près de 400 pages contient des données par pays. Pour la Suisse, la consommation était de 11,1 litres d'alcool pur par habitant en 2005 et de 10,7 litres en 2010. Pour les hommes, la consommation était de 15,2 litres et pour les femmes de 6,4 litres.

Ces chiffres représentent près du double de la moyenne au niveau mondial (6,2 litres). Ils sont légèrement inférieurs à la moyenne pour l'Europe, y compris Russie et Europe de l'Est, où la consommation est la plus élevée (15,1 litres en Russie), soit 10,9 litres. La consommation se répartit en Suisse entre la bière (32%), le vin (49%), les spiritueux (18%) et autres (1%).

Plus de 21% de la population suisse de plus de 15 ans buvant de l'alcool a connu un épisode fortement alcoolisé en un mois (au moins 60 grammes d'alcool pur, environ un litre et demi de bière en une seule fois). Sur le plan mondial, la proportion est de 16% des personnes buvant de l'alcool.

L'OMS indique aussi que 13,5% des hommes suisses souffrent de désordres liés à l'alcool, dont 7,2% d'une dépendance, contre 2,6% pour les femmes et 1,4%. Soit pour les deux sexes, 8% et 4,2% souffrant de l'alcoolisme contre une moyenne de 7,5% et 4% dans l'ensemble de la région européenne.

...mais en baisse

De manière générale, la consommation baisse en Europe à partir d'un niveau très élevé. D'ici 2025, l'objectif de réduction de 10% devrait être atteint. Pour la Suisse, selon les projections de l'OMS, la consommation devrait passer en 2015 à 10,4 litres, 10,1 litres en 2020 et 9,8 litres en 2025 grâce aux mesures de prévention.

Dans un précédent rapport, il y a trois ans, l'OMS évaluait à 2,3 millions le nombre de décès dus à l'alcool (contre 3,3 millions actuellement). Il n'est cependant pas possible d'en déduire une augmentation générale de la consommation, car la méthodologie a changé entre les deux rapports, avec un plus grand nombre de pays étudiés, et la population mondiale a également augmenté, a précisé le Dr Vladimir Poznyak, coordinateur du Programme de l'OMS sur les susbstances abusives.

Consommation modérée

L'OMS ne fait pas de recommandation sur un seuil de consommation d'alcool acceptable. Le Dr Shekhar Saxena, directeur du département de la santé mentale à l'OMS, a expliqué que tout dépend de facteurs comme les modes de consommation (par exemple, avec de la nourriture, ce qui est moins nocif que sans nourriture), et de l'état de santé de chaque individu.

"Une consommation modérée peut être bénéfique sur le plan cardio-vasculaire chez certaines personnes", a affirmé le spécialiste. "Toutefois, les dommages infligés par l'alcool de manière générale à la santé sont beaucoup plus importants", a-t-il ajouté.

L'OMS appelle les gouvernements a à faire davantage pour prévenir l'alcoolisme, en particulier chez les jeunes: hausse des taxes, de l'âge limite, réglementations du marché.

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