Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Initiative sur les soins infirmiers: le Conseil fédéral recommande le refus sans y opposer de contre-projet

L'initiative sur les soins infirmiers, qui demande de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés, est rejetée par le Conseil fédéral qui a décidé de ne pas lui opposer de contre-projet.

07 nov. 2018, 15:01
Les infirmières et infirmiers demandent de meilleures conditions de travail (illustration).

Le Conseil fédéral estime avoir pris des mesures suffisantes contre la pénurie de personnel qualifié dans les soins. Il a recommandé mercredi au Parlement de rejeter l'initiative populaire "Pour des soins infirmiers forts".

L’article constitutionnel sur les soins médicaux de base permet déjà de renforcer les soins infirmiers, explique le Conseil fédéral. Raison pour laquelle il renonce notamment à présenter un contre-projet direct ou indirect.

Lancée en janvier 2017 par l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) et un comité comprenant des conseillers nationaux de divers partis, l'initiative a pour but de revaloriser la profession afin de faire face à la menace de pénurie de personnel soignant. Les revendications légitimes des infirmiers sont déjà prises en considération dans des mesures fédérales et cantonales, relève le gouvernement dans son message.

En mars, le Département fédéral de l’intérieur a été chargé d'élaborer un plan pour promouvoir les soignants. Le programme de formation aux professions des soins 2010-2025 porte ses fruits. Le nombre de diplômés augmente. Des solutions en vue du financement de programmes de réinsertion et de maintien du personnel dans les soins de longue durée ont également été adoptées.

Salaires plus élevés

L'initiative réclame des conditions plus attrayantes, notamment au niveau des heures de travail, des services de piquet, des possibilités de formation continue. Autre exigence, les salaires doivent être appropriés, surtout lors de la formation. Le personnel soignant doit être formé en nombre suffisant et fidélisé.

Un infirmier ne devrait plus avoir besoin d'une ordonnance médicale pour se faire payer certaines prestations de soins. Celles-ci seraient directement facturées à la charge de l’assurance obligatoire des soins. Cette demande ainsi que la hausse souhaitée des rémunérations entraîneraient des coûts supplémentaires "indésirables" pour le système de santé, remarque le Conseil fédéral.

Pour le budget de la Confédération, cela pourrait signifier une charge supplémentaire de 4 à 10 millions de francs par an pour la réduction individuelle des primes.

Pénurie chiffrée

Un rapport datant de 2016 prévoit qu'il faudra près de 40'000 personnes supplémentaires dans les domaines des soins et de l’accompagnement des patients d'ici à 2025. Les besoins seront les plus grands dans les services d’aide et de soins à domicile, dans les cliniques de rééducation et dans les établissements médicaux-sociaux.

L'écart entre la demande en soins infirmiers de la population et le personnel formé disponible se creuse toujours plus. Au cours des cinq dernières années, seuls 43% du nombre d'infirmiers nécessaire ont été formés, selon l'ASI.

Seule solution, aux yeux de l'ASI et du comité d'initiative: revaloriser le statut d'infirmière, afin de motiver des jeunes à se lancer dans cette carrière. Le texte veut ancrer dans la Constitution le statut des soins infirmiers "comme une composante importante des soins" et les encourager.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias