Les affiches de l'UDC et de l'Union démocratique fédérale (UDF) contre la construction de minarets font grincer des dents. Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et Le Locle devraient dire lundi si oui ou non elles autorisent le placardage de celles-ci.
La Commission fédérale contre le racisme se montre critique envers l'affiche des partisans de l'initiative populaire contre les minarets. Mais elle renonce à recommander explicitement son interdiction.
Les autorités «doivent procéder à une pesée minutieuse des intérêts entre la liberté d'opinion, la protection contre la discrimination et la protection de la société suisse contre une agitation qui favorise la haine», note la commission dans un communiqué aujourd'hui.
L'image montrant une femme voilée à côté d'un drapeau suisse transpercé par des minarets est «généralisatrice» et nourrit les préjugés, poursuit-elle. Aux yeux de la commission, l'affiche équivaut à une diffamation de la population musulmane pacifique de Suisse et nuit à la cohésion sociale et à la paix publique.
Pas une censure
Le président de la commission Georg Kreis s'était exprimé à titre personnel dans la presse alémanique en faveur de l'interdiction. L'UDC vise cette fois-ci une minorité religieuse, discriminant toute une communauté, a-t-il souligné dans une interview à la «Südostschweiz» aujourd'hui.
M. Kreis rejette les accusations d'atteinte à la démocratie et de censure lancées par le président du comité d'initiative Walter Wobman (UDC/ZH). «La démocratie ne signifie pas donner carte blanche à la discrimination et à la diffamation des minorités», explique-t-il. /ats-réd