Ce vendredi, sur le tarmac de l’aéroport de Belp, près de Berne, le soleil brûlant n’est pas tendre avec les employés du Corps suisse d’aide humanitaire (CSA), qui s’activent avec fébrilité pour ne pas retarder le décollage, prévu à 13h30, de l’avion du Conseil fédéral. Dans le vrombissement assourdissant des moteurs, ils déposent leurs lourds chargements, estampillés «Donated by Switzerland» (réd: donnés par la Suisse), sur de confortables sièges en cuir plus habitués à accueillir des ministres que des paquets humanitaires.
Destinés aux migrants laissés sans abri après le terrible incendie qui s’est déclaré, dans la nuit de mardi à mercredi, dans le camp de Moria, sur l’île grecque de Lesbos, ces colis renferment des matelas, des sacs de couchage, des couvertures, des ustensiles de cuisine, du savon et des jerricans, pour transporter de l’eau. Le tout pour une valeur de 10 000 francs à peu près et un...