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«Il n'y aura pas de miracle à Copenhague»

28 nov. 2009, 12:41

La Suisse va réduire ses rejets de gaz à effet de serre de 20 voire 30% d'ici à 2020. Le Conseil fédéral a confirmé hier ses objectifs en fixant le mandat donné à Moritz Leuenberger en vue de la conférence sur le climat qui se tiendra du 7 au 18 décembre à Copenhague.

Le ministre de l'Environnement Moritz Leuenberger ne s'attend pas à une grande percée dans la capitale danoise. «Il n'y aura pas de miracle à Copenhague», a-t-il déclaré. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'un accord global contraignant soit conclu, même si Berne l'appelle de ses vœux. D'autant plus que le président américain Barack Obama n'a pas fixé de but concret pour son pays.

Quant à savoir à partir de quand on pourra parler de «succès», cela dépendra des résultats obtenus. Il est possible que plusieurs groupes de pays s'engagent à des réductions chiffrées de leurs émissions de CO2 (20% pour la Suisse et l'UE, 40% pour la Norvège et la Suède).

Mais plus que les taux, ce sont les mesures concrètes qui comptent, a souligné le conseiller fédéral. La Suisse entend suivre l'Union européenne en se fixant comme but une réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 de 20% par rapport à 1990.

Elle est prête à passer à 30% si d'autres pays industrialisés s'engagent à atteindre des objectifs comparables et si les pays en développement freinent l'augmentation de leurs propres rejets. Concernant les mesures concrètes, la balle est désormais dans le camp du Parlement qui doit se prononcer sur la révision de la loi sur le CO2.

A l'horizon 2050, la Suisse s'engage pour une réduction d'au moins 50%, afin que la température moyenne de la planète ne dépasse pas de 2°C celle qui prévalait avant la révolution industrielle. Elle est disposée à revoir cet objectif à la hausse si des découvertes scientifiques en laissent entrevoir la possibilité. Elle exige parallèlement que des pays émergents comme la Chine, l'Inde et le Brésil prennent des engagements conséquents. D'autres pistes doivent aussi être explorées. Les participants à la Conférence chercheront ainsi des solutions permettant aux pays en développement d'obtenir de l'aide pour préserver leurs forêts. Berne souhaite aussi une réglementation des émissions des avions et des bateaux à l'échelle internationale. L'agriculture devrait aussi être prise en compte.

A l'échelle planétaire, ces mesures généreront des frais de plusieurs centaines de milliards de dollars par an. Moritz Leuenberger plaide pour une taxe mondiale sur le CO2, axée sur le principe du pollueur-payeur et excluant les pays les plus pauvres. Sa proposition sera discutée à Copenhague. Il est possible qu'elle soit combinée avec d'autres propositions de financement. Moritz Leuenberger participera aux rencontres ministérielles du 16 au 18 décembre. Son suppléant sera le directeur de l'Office fédéral de l'environnement (Ofev) Bruno Oberle qui reçoit le titre de secrétaire d'Etat pour la durée de la conférence. La délégation technique sera conduite par Thomas Kolly, chef de la division des affaires internationales à l'Ofev.

Les mesures envisagées par Berne sont dénoncées par les associations écologistes suisses comme insuffisantes. Pour le WWF Suisse, «la délégation n'a qu'à rester à la maison», a déclaré hier Patrick Hofstetter, responsable de la politique climatique au WWF Suisse.

Quant à l'Association transport et environnement, elle qualifie le mandat de négociation de «frileux», tout en relevant la nécessité d'une «taxe CO2 sur les carburants» pour lutter contre le réchauffement climatique. /ats

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