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«Il faut contrôler l'immigration»

12 sept. 2011, 11:12

L'UDC (Union démocratique du centre) est le premier parti de Suisse et elle le restera au soir du 23 octobre. Mais elle en veut plus pour les prochaines élections fédérales. Son président, Toni Brunner, rêve de franchir la barre des 30% de voix au Conseil national. Interview.

L'UDC revendique-t-elle le siège laissé libre au Conseil fédéral par Micheline Calmy-Rey?

Conformément au principe de la concordance, l'UDC a un droit établi à deux sièges au Conseil fédéral. Il est probable qu'après les élections fédérales, le PS aura également droit à deux mandats. S'il reconnaît le droit de l'UDC à deux sièges, nous n'aurons aucune raison d'attaquer celui de Micheline Calmy-Rey.

L'UDC n'est-elle pas desservie par l'actualité, Fukushima ce printemps, le franc fort cet été, et maintenant la course au Conseil fédéral?

Les sujets de préoccupation peuvent changer très vite. Prenez Fukushima: la sortie du nucléaire était «in» ce printemps, elle est aujourd'hui relativisée. Et si le franc fort accapare les médias, il ne préoccupe pas autant la population. Ce qui la préoccupe le plus, c'est l'immigration. Et là, l'UDC amène ses solutions avec son initiative «Contre l'immigration de masse». Naturellement, les autres partis n'ont pas envie d'entrer en discussion avec nous sur ce sujet, car ils n'ont pas d'idées propres. Le PS est particulièrement sur la défensive.

Des trains bondés, des bouchons sur les autoroutes, pas assez de logements. Ce sont de vrais problèmes. Mais les étrangers en sont-ils vraiment responsables?

Ces cinq dernières années, la Suisse a enregistré une immigration nette équivalant à une nouvelle ville de Zurich. Elle entraîne une pression sur les infrastructures, les trains, les routes. Nous avons malheureusement lâché les leviers qui nous permettaient de réguler cette immigration.

Mais la plupart des migrants sont venus en Suisse pour travailler, parce que notre économie a créé des places de travail!

C'est vrai. Mais avec l'accord très généreux sur la libre circulation des personnes, les travailleurs européens peuvent venir en Suisse avec leur famille, y compris avec leur grand-mère. Et puis, beaucoup de ces travailleurs s'engagent non pas dans l'industrie, mais dans le social, l'administration, la santé et l'enseignement.

Cela tombe bien: la Suisse manque d'infirmières et de profs...

Mais plus il y a de gens en Suisse, et plus l'Etat a besoin d'infirmières ou d'enseignants. Dit de façon un peu caricaturale, ces immigrés viennent s'occuper d'autres immigrés.

L'UDC veut réintroduire des contingents de travailleurs saisonniers. Seriez-vous prêt vous-même à émigrer sans votre épouse?

La question est dans mon cas purement hypothétique. Mais je serais prêt à le faire, pour un bon job et pour une phase de ma vie. Cela dit, il ne s'agit pas d'interdire à un employé très qualifié de faire venir sa famille en Suisse. Mais aujourd'hui, le regroupement familial est accordé de façon trop généreuse. L'UDC veut pouvoir le limiter. Nous exigeons aussi des migrants qu'ils s'intègrent et qu'ils subviennent à leurs besoins. Exiger enfin une demande d'un employeur comme condition préalable à la venue en Suisse ne me paraît pas trop demander.

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