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Hans-Ulrich Jost estime que le Röstigraben a joué un rôle dans cette votation

Pour l'historien, Hans-Ulrich Jost, le résultat du vote de dimanche sur le Gripen démontre un malaise des Romands vis-à-vis du "nationalisme arrogant de la Suisse alémanique".

19 mai 2014, 10:56
Le "non" au Gripen est une affaire de Röstigraben selon l'historien Hans-Ulrich Jost.

Pour l'historien et ancien pilote de chasse Hans-Ulrich Jost, les Romands ont exprimé leur malaise en refusant sèchement le Gripen. L'Alémanique d'origine prend très au sérieux le Röstigraben, qui, selon lui, a joué un rôle important dans cette votation.

"La Suisse romande rejette massivement le Gripen et fait basculer le résultat. Je vois dans son rejet clair et net une réponse au nationalisme arrogant de la Suisse alémanique", a déclaré Hans-Ulrich Jost dans une interview publiée lundi dans "Le Temps". "Pour moi, ce vote du 18 mai n'est pas un vote sur l'achat du Gripen, ni même un vote sur l'armée, mais une votation sur un certain malaise".

"La Suisse romande est traditionnellement plus sceptique face à l'armée. Mais plusieurs couches se sont accumulées ces derniers temps", poursuit le professeur honoraire de l'Université de Lausanne. "Un journal alémanique comparaît les Romands aux Grecs de la Suisse alors qu'ils affichent une bonne santé économique. Aujourd'hui, la question des langues vient encore alimenter les antagonismes".

Röstigraben nié pour des raisons d'Etat

L'historien d'origine alémanique prend très au sérieux le Röstigraben. "Même si certains veulent cacher ou nier ce fossé, pour moi il a toujours existé, une question que d'autres prennent malheureusement un peu trop à la légère pour des raisons d'Etat."

"Les Romands se sont en quelque sorte insurgés contre cette armée dominée par les Suisses alémaniques et dont le chef, André Blattmann, révélait à la presse qu'il fait encore des réserves de guerre. Un aveu stupide", selon l'historien. Il s'étonne également du rejet des Zurichois, canton d'origine de Christoph Blocher et d'Ueli Maurer.

Les coupes dans d'autres missions centrales de l'Etat ont aussi joué un rôle, selon lui. "Quand je regarde le résultat en Valais et à Fribourg, je me dis également que ces cantons n'ont pas voulu d'une dépense de plus de 3 milliards pour des avions alors que leurs budgets cantonaux pour l'école diminuent".

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