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Gothard 2016: un symbole d'ouverture sur l'UE

Suite à l'inauguration de mercredi, les médias ne cessent de se montrer admiratifs devant le nouveau tunnel ferroviaire du Gothard. Il est un symbole d'ouverture, de par son axe de transit efficace pour le trafic de marchandises entre Rotterdam et Gênes.

02 juin 2016, 07:23
Le Gothard, pas seulement un exploit technique, mais aussi un symbole d'ouverture.

A quelques jours du début de l'Euro de football, les médias suisses lancent jeudi des "cocoricos" d'admiration devant le tunnel ferroviaire de base du Gothard, inauguré mercredi avec faste. Ils relèvent aussi qu'il s'inscrit dans des relations complexes avec l'UE.

Si le tunnel de base du Gothard, le plus long au monde avec 57 km, est un symbole d'exploit technique et scientifique pour la Suisse, il est aussi celui de l'ouverture, écrivent La Liberté, L'Express, L'Impartial et Le Nouvelliste. Il offre à l'Union européenne (UE) "un axe de transit efficace pour le trafic des marchandises entre Rotterdam et Gênes".

Il "devrait ainsi contribuer au comblement du fossé creusé par le vote du 9 février", quand les Suisses ont accepté l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse.

Même son de cloche du côté du Quotidien Jurassien. La cérémonie d'inauguration, à laquelle participait notamment la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande et le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, a permis à la Suisse de resserrer des relations "restées bloquées dans une espèce de tunnel politico-diplomatique" depuis février 2014, estime le journal, qui voit dans le nouveau tube "un trait d'union entre la Suisse et l'Europe".

Pour Le Matin, le trait d'union du Gothard est d'abord entre le nord et le sud de l'Europe. Il permet à la Suisse de tenir "sa place au coeur du continent". Il donne également au pays la possibilité de rayonner, discrètement toutefois, car ce n'est pas une tour, c'est une "cathédrale invisible".

Rappel à l'UE

Si la Suisse est au coeur de l'Europe, "la géographie est un fait plus têtu que la politique", remarque cependant 24 Heures. Il faut encore "que l'Europe affirme sa volonté de transférer un maximum de fret ailleurs que sur la route". Et là, "la Suisse devra compter sur l'Europe (...) pas le contraire".

A l'instar du journal vaudois, Le Temps note que les raccordements ferroviaires ne sont en outre pas prêts en Allemagne et en Italie et que le nouveau tunnel du Monte Ceneri est en cours de construction. Même si le tube du Gothard a été achevé avec un an d'avance, "il faut poursuivre le travail", martèle le quotidien.

 

 

Les promesses de Berlin et de Rome doivent maintenant devenir réalité. "La Suisse rappelle à ses voisins que, s'ils attendent d'elle qu'elle ne ferme pas ses frontières à leur main-d'oeuvre, elle attend, elle aussi, quelque chose d'eux", remarque encore Le Temps.

La Confédération doit aussi tenir ses promesses vis-à-vis de la Suisse occidentale, avertit Le Journal du Jura. Il remarque que si le tunnel du Lötschberg "compte bien deux tubes, comme au Gothard, un seul est entièrement équipé". La construction du second tube s'est arrêtée après 14 des 35 km, "par mesure d'économie". "La Suisse romande et Berne ont tout intérêt à profiter de l'euphorie ambiante pour exiger l'achèvement complet du tunnel", souligne le journal.

Investir dans la matière grise

La Tribune de Genève appelle, quant à elle, la Confédération à investir dans "la matière grise". Le journal genevois relève en effet que les investissements en biens d'équipement tirent désormais en avant le produit intérieur brut (PIB). "Maintenant que les infrastructures sont bien servies, le pays a tout à gagner du lancement de programmes ambitieux dans les sciences de la vie", la recherche et le développement.

La presse alémanique se montre tout aussi élogieuse devant l'exploit technique que les médias francophones. Lyrique, la Neue Luzerner Zeitung écrit même: "Le nouveau tunnel du Gothard est non seulement un chef-d'oeuvre de précision et du génie suisse, il est aussi une pièce maîtresse de la démocratie directe suisse".

 

 

Les journaux d'outre-Sarine pointent cependant également que les travaux effectués par la Suisse ne suffiront pas à résoudre le problème du passage des camions dans les Alpes. L'Europe doit aussi remplir sa part du contrat.

"La Suisse met à disposition de l'Europe un tunnel, alors que sa relation avec l'UE est plus incertaine que jamais. L'intérêt principal, que la Suisse doit poursuivre, est le transfert du trafic de marchandises sur le rail. Mais ce transfert ne fonctionne que si les pays voisins y mettent du leur", résume la Berner Zeitung.

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