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Glaciers bien plus atteints

15 avr. 2011, 12:23

Le réchauffement des glaciers alpins est plus marqué que les scientifiques ne l'avaient pensé. Les derniers résultats d'une étude menée par le Département de géoscience de l'Université de Fribourg tendraient à le prouver. Des conséquences plus larges pour l'homme et pour la nature pourraient en découler.

L'équipe de recherche, dirigée par le Professeur Martin Hölzle, s'est penchée sur une période de mesures de près de 30 ans. Elle s'est intéressée au sommet du névé - neige de haute montagne qui perdure au moins un été - de la pointe Gnifetti (4452 mètres) dans le massif du Mont Rose. «C'est un cas très particulier», explique Martin Hölzle. «Il y a très peu de glaciers froids en Suisse. On les rencontre davantage au Groenland ou en Antarctique. Là-bas, leur fonte est encore plus significative et influence le niveau des océans.»

«A la différence des glaciers tempérés dont la température est proche de zéro degré, celle des glaciers froids se situe autour des -10 à -9 degrés», poursuit Martin Hölzle. «En Suisse, on les trouve en très haute altitude.»

«Lorsque la température des glaciers tempérés augmente, la fonte est directement visible», ajoute Martin Hölzle. «Dans le cas des glaciers froids, non. On assiste d'abord à la fonte d'une partie du névé puis à l'infiltration dans le glacier de l'eau de fonte qui provoque une accélération du processus.»

L'équipe de Martin Hölzle a découvert que les températures du névé ont augmenté de manière accélérée durant ces 20 dernières années. Ce qui pourrait avoir des conséquences pour l'homme et pour la nature. «L'infiltration d'eau dans ces glaciers peut les rendre instables», note le scientifique. «Avec des glaciers suspendus, accrochés à des pentes abruptes, cela peut s'avérer localement dangereux. Mais il ne faut pas s'attendre à voir un glacier tomber sur Zermatt.»

Le phénomène conduit, par ailleurs, «à une rapide et irréversible destruction d'archives climatiques et environnementales uniques et millénaires», souligne l'Université de Fribourg. / yhu

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