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Genève soutient le chef indien Raoni contre Bolsonaro et veut la pression de Berne

Le chef Raoni, avec l’association française «Forêt Vierge», fait une tournée européenne durant le mois de mai pour parler de la déforestation de l’Amazonie. Il a été officiellement reçu ce mercredi à Genève.

22 mai 2019, 21:15
Le chef Raoni, symbole vivant de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne, s’est notamment adressé au maire de Genève, Sami Kanaan, à droite.

Le chef Raoni est venu à Genève chercher du soutien pour protéger la forêt amazonienne et les autochtones, ciblés par le président brésilien Jair Bolsonaro. Le maire Sami Kanaan lui a promis mercredi une aide et veut que le Conseil fédéral fasse pression sur Brasilia.

Le gouvernement brésilien «fera moins de bêtises si l’attention internationale est portée sur votre combat», a-t-il dit au chef indien en tournée européenne. Cette sixième campagne internationale de Raoni cherche à obtenir un million d’euros avant tout pour ancrer les frontières de la plus importante réserve forestière au monde, Xingu.

Grande comme 12 fois la Suisse, celle-ci rassemble 20’000 Indiens d’Amazonie. Jair Bolsonaro n’a pas caché son intention de faire passer la fondation des peuples autochtones sous le contrôle du ministère de l’agriculture acquis aux intérêts de l’industrie agroalimentaire. Premier succès pour Raoni Metuktire, celle-ci restera dépendante du ministère de la justice.

 

 

Mais les menaces subsistent. Des produits toxiques sont déversés dans la rivière qui traverse la réserve et des maladies jamais observées auparavant dans la zone sont constatées, déplore un des trois autres chefs qui accompagnent Raoni. M. Kanaan a relevé l’importance de leur combat «pour eux et pour nous». Selon des estimations, la déforestation en Amazonie pourrait contribuer à un réchauffement de 2 degrés.

Le maire, qui a promis une aide financière dont le montant reste à établir, a relevé que les élus genevois venaient de voter l’urgence climatique. «Les villes sont en première ligne face au réchauffement climatique», a-t-il dit au chef Raoni. Pour autant, il admet qu’il est difficile pour ce type de collectivité de faire pression sur le gouvernement fédéral brésilien.

Pression sur les discussions avec le Mercosur

Il va relayer cet appel à plusieurs parlementaires fédéraux et au Conseil fédéral. La Suisse et les autres membres de l’Association européenne de libre-échange (AELE) négocient depuis plusieurs années un accord de libre-échange avec le bloc sud-américain du Mercosur dont fait partie le Brésil.

De son côté, Raoni répète que Jair Bolsonaro «a dit beaucoup de choses» qui ne lui «plaisent pas». Mais après avoir rencontré le président français Emmanuel Macron et d’autres responsables politiques et avant une discussion avec le pape, il ne veut plus parler du président brésilien.

«Je veux m’asseoir avec lui au Brésil», a-t-il seulement dit devant quelques journalistes. L’un des chefs qui l’accompagnent relève que le soutien international n’a jamais été aussi important.

En cadeau, Raoni a offert à M. Kanaan «une massue traditionnelle» pour «pouvoir tuer vos ennemis». «J’espère ne jamais devoir» l’utiliser, lui a répondu le maire. De son côté, le chef cible, certes pacifiquement, les entreprises «illégales» qui viennent de plus en plus sur son territoire au Brésil.

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