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Genève: la Suisse célèbre les 100 ans du multilatéralisme et la naissance de l’ancêtre de l’ONU

Cela fait un siècle que Genève incarne le multilatéralisme avec la création de l’ancêtre de l’ONU. La Suisse a célébré cet événement en ancrant son soutien à la diplomatie internationale.

16 sept. 2019, 19:56
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis (au centre) a signé une déclaration conjointe en compagnie du président du gouvernement genevois Antonio Hodgers (gauche), le conseiller administratif de la Ville de Genève Sami Kanaan (droite) et la directrice générale de l'ONU à Genève Tatiana Valovaya.

Les acteurs suisses de la Genève internationale ancrent leur soutien au multilatéralisme, qui célèbre ses 100 ans, et veulent faire de cette ville le centre de gouvernance du numérique. Ignazio Cassis a signé lundi une déclaration conjointe avec les autorités locales.

«Genève est le plus grand centre multilatéral au monde», s’est félicité le conseiller fédéral devant la presse. «C’est une fierté suisse». Selon lui, la ville bénéficie d’un savoir-faire qui lui permettra de rester «la capitale de la Suisse internationale».

 

La déclaration conjointe a été signée par M. Cassis, le président du gouvernement genevois Antonio Hodgers et le conseiller administratif de la Ville de Genève Sami Kanaan. Elle affirme que «les organisations que nous avons le privilège d’accueillir fournissent un travail indispensable à la construction d’un monde meilleur, au bénéfice de toutes et tous».

«Plus nécessaire que jamais»

Présente lors de la cérémonie, la nouvelle directrice générale de l’ONU à Genève Tatiana Valovaya a dit s’attendre à un multilatéralisme qui devra être plus «solidaire» et garantir davantage de justice, comme le fait «la Suisse».

 

«La coopération internationale est plus que jamais nécessaire», affirment les signataires. Des efforts en ligne avec «la tradition d’accueil» de la Suisse. Alors même que le multilatéralisme est «parfois remis en cause» par certains Etats, a insisté M. Hodgers. Cette déclaration est aussi «un moment fort de réaffirmation du fédéralisme», a affirmé de son côté M. Kanaan.

Selon les trois collectivités, la Genève internationale doit-elle devenir «le principal centre de gouvernance mondiale» sur les questions émergentes comme le numérique. Elles viennent de lancer la fondation «Geneva Science and Diplomacy Anticipator» (GESDA) pour favoriser les liens entre science, innovation et diplomatie.

Plan d’action lancé

Les trois composantes suisses souhaitent offrir «l’image d’un seul Etat hôte, uni dans toutes ses dimensions». Elles vont s’engager davantage pour faire prendre conscience à la population de «l’impact concret» des organisations internationales établies à Genève «dans la vie quotidienne de milliards de personnes».

Le canton accueille plusieurs dizaines d’entre elles. Chaque année, le nombre d’employés du secteur public international s’étend. Il a dépassé les 30’000 l’an dernier.

Outre la déclaration, les trois acteurs ont dévoilé un plan d’action. Il prévoit une étude sur l’avenir de l’aménagement des infrastructures de la Genève internationale, le soutien à la modernisation énergétique et à la mobilité douce.

Un nouveau bureau de liaison des villes et de leurs réseaux internationaux sera aussi établi à Genève dans les prochaines semaines. Le 31 octobre, journée internationale des villes, constituerait «une occasion» pour le lancer, a dit à Keystone-ATS M. Kanaan.

Après l’arrimage récent d’une nouvelle mission des Iles Marshall, les trois collectivités veulent étendre le nombre d’Etats qui ont ouvert une représentation dans la ville. Les acteurs internationaux seront associés également à la réflexion «Genève 2050» portée par le canton.

Cassis confiant pour le Conseil de sécurité

Après la signature, M. Cassis a participé à une conférence publique lors de laquelle un numéro spécial des documents diplomatiques suisses sur le multilatéralisme a été dévoilé. Au travers de 50 documents, complétés par plus de 400 autres en ligne, celui-ci éclaire les liens de la Suisse avec la Société des Nations (SDN) à Genève, du lancement de l’organisation au sortir de la Première Guerre mondiale jusqu’à son démantèlement.

 

Il montre les efforts du Conseil fédéral pour garantir, dès la conférence de paix en France, à laquelle Berne n’était pas conviée, la neutralité suisse dans la future institution. Première, un président de la Confédération se rend alors à l’étranger pour tenter de convaincre les participants.

Cent ans plus tard, M. Cassis va de son côté porter la candidature suisse à un siège au Conseil de sécurité pour 2023-2024. «Je suis presque sûr que nous allons surmonter tous les obstacles», aussi bien extérieurs qu’intérieurs, a affirmé le Tessinois.

Les documents diplomatiques racontent aussi les actions pour faire venir à Genève le siège de la SDN. Une bataille puisque la Suisse est le seul Etat à avoir rejoint l’organisation après une votation, assez serrée.

Ensuite, les tumultes condamneront l’organisation face à la montée des extrémismes en Europe. Mais le conseiller fédéral affirme que la SDN a offert à la Suisse «une visibilité extraordinaire sur la scène internationale». Celle-ci a posé «les jalons» d’une nouvelle communauté internationale. Les acteurs suisses souhaitent désormais la valoriser, face aux défis actuels.

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