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Genève: jugé pour avoir abattu son chef

Il avait abattu son patron le 22 août 2011. Un ancien technicien des Transports publics genevois (TPG) de 50 ans comparaît depuis lundi devant le Tribunal criminel de Genève pour assassinat.

22 sept. 2014, 16:20
Le procès a lieu au Tribunal criminel de Genève.

Un ancien technicien des Transports publics genevois (TPG) de 50 ans comparaît depuis lundi devant le Tribunal criminel de Genève pour assassinat. Le 22 août 2011, il s'est rendu dans le bureau de son chef et l'a abattu de deux balles.

L'accusé ne conteste pas les faits. Son avocat Robert Assaël va plaider le meurtre, qui pourrait valoir à son client une peine moins lourde que s'il était reconnu coupable d'assassinat.

"J'étais comme enfermé dans une bulle qui se resserrait de plus en plus", a expliqué le prévenu lors de son interrogatoire. L'homme, qui se décrit comme renfermé, a connu des problèmes d'alcool. Il aurait très mal vécu la méfiance qu'avaient manifestée à son égard certains de ses collègues et sa hiérarchie.

Il a notamment été mis à l'épreuve par sa direction en 2010. Il a aussi été accusé par un de ses subordonnés d'avoir bu avant de se rendre sur un chantier en 2009. Il a dit également avoir souffert d'avoir été mis à l'écart lors du déménagement du service des lignes aériennes, malgré le fait qu'il était le responsable de cette unité.

A l'époque, le climat de travail dans ce service des TPG était pesant, d'après la description qu'en a faite l'accusé. Les relations entre les travailleurs suisses et les travailleurs frontaliers semblaient difficiles. Devant le tribunal, le prévenu a toutefois affirmé qu'il n'a jamais nourri de sentiment antifrontalier.

"Pas un raciste"

A l'entrepôt, il a bien collé deux encarts publicitaires du Mouvement citoyens genevois (MCG) qui s'en prenaient aux travailleurs frontaliers, mais c'était selon lui pour dénoncer les arguments du parti. "Sur l'une d'elles, j'avais écrit "grosse bêtise"".

Il réfute également les affirmations de témoins qui l'ont entendu traiter plusieurs personnes de "frontaliers de merde". "Je n'ai jamais dit ça", a-t-il soutenu devant le procureur général de Genève Olivier Jornot. "Personnellement, je n'ai aucun problème avec les frontaliers".

Le prévenu n'a pas non plus eu vent d'une rumeur qui courait au sein des TPG, et qui voulait que son chef avait été engagé par l'entreprise de transports publics "pour virer les Suisses". En prison, l'accusé a reçu des lettres de soutien de la part de certains collègues, qui l'ont remercié d'avoir fait "le ménage".

Actes préparatoires

Les semaines précédant le meurtre, l'accusé avait fait les démarches pour obtenir un permis d'acquisition d'une arme et acheté un pistolet chez un armurier lausannois. Il a aussi acheté une moto, avec laquelle il s'est rendu au siège des TPG au Bachet-de-Pesay le jour des faits.

Avant de tuer son chef, le prévenu a cherché en vain sur divers chantiers des TPG deux collègues qu'il estimait être de mèche avec son supérieur. A cause de ces faits, le Ministère public le poursuit pour tentatives d'assassinat. Un chef d'accusation que l'avocat de la défense entend contester. Le procès se poursuit jusqu'à vendredi.

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