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Genève dit non au tunnel routier sous la rade

Les Genevois ont refusé ce dimanche l'initiative de l'UDC qui demandait la construction d'une petite traversée de la rade afin de désengorger le trafic au centre-ville à 63,25%.

28 sept. 2014, 16:08
Le tunnel routier sous la rade genevoise ne verra pas le jour. Selon des résultats encore partiels, les Genevois ont nettement refusé dimanche l'initiative de l'UDC qui demandait la construction d'une petite traversée afin de désengorger le trafic au centre-ville.

Le tunnel routier sous la rade genevoise ne verra pas le jour. Les Genevois ont nettement refusé dimanche l'initiative de l'UDC qui demandait la construction d'une petite traversée afin de désengorger le trafic au centre-ville. Les regards se portent désormais sur une grande traversée plus au large.

L'initiative de l'UDC soutenue uniquement par le MCG a été refusée par 63,64%, avec un taux de participation de 57%. Ce texte visait à inscrire dans la Constitution la construction d'ici six ans d'un tunnel à quatre voies entre l'avenue de France et le Port-Noir ainsi que d'un tunnel de liaison à deux voies sur la rive gauche.

Le projet destiné à libérer du trafic le Pont du Mont-Blanc et les quais était estimé à 1,2 milliard de francs. Confronté à une situation budgétaire difficile, le Conseil d'Etat, fermement opposé à cette petite traversée, avait annoncé que ce tunnel n'était réalisable qu'au prix de sacrifices douloureux.

Projet dépassé

Au-delà de l'aspect financier, les nombreux opposants au tunnel sous la rade estimaient que ce projet qui date d'une dizaine d'années est complètement dépassé en termes de mobilité. Loin de désengorger le centre-ville, ce tunnel créerait au contraire davantage de bouchons, en particulier sur les axes d'accès. Les études contradictoires à ce sujet ont d'ailleurs animé la campagne très émotionnelle.

Les autorités ainsi que l'ensemble de la droite soutiennent l'autre option de traversée du lac, plus au large et plus ambitieuse. Cette variante devisée à 3 milliards de francs permet de boucler le contournement autoroutier de Genève et éventuellement de décrocher un financement fédéral.

Contre cette traversée

Pour le président du Conseil d'Etat genevois François Longchamp, les Genevois ont tourné définitivement la page de la traversée de la rade, ce serpent du lac de la politique locale. "Les gens n'ont pas voté contre une traversée, mais contre cette traversée", a pour sa part précisé le conseiller d'Etat responsable des transports Luc Barthassat.

Ce dernier a promis de s'atteler désormais à la traversée du lac qui permettra de doter Genève d'un périphérique réclamé par ses habitants. Il faudra rassembler les forces, constituer l'union sacrée autour de ce projet", a ajouté M.Barthassat. Le magistrat PDC a évoqué "l'horizon 2030" pour la traversée du lac.

Berne ne peut s'engager

Mais il reste encore beaucoup d'inconnues au niveau fédéral. En effet, pendant la campagne, la conseillère fédérale Doris Leuthard a indiqué que Berne ne pouvait pas s'engager actuellement sur le financement de la traversée autoroutière du lac.

Ce tronçon ne fait pas partie des mesures prioritaires pour résorber les goulets d'étranglement sur les routes nationales, a-t-elle rappelé. La décision d'intégrer la traversée du lac au programme des routes nationales à charge de Berne ne sera prise qu'ultérieurement, après la réalisation d'analyses complémentaires sur le développement territorial.

Problèmes récurrents

Cette grande traversée à l'horizon 2030 semblait beaucoup trop lointaine pour l'UDC, le MCG ainsi que le TCS qui a apporté son soutien aux initiants. Excédés par les problèmes récurrents de circulation, ils auraient voulu commencer par la construction de la petite traversée et poursuivre avec la grande.

Ce sujet devrait rapidement revenir dans l'agenda politique. L'Entente (droite) a lancé fin août une initiative pour tenter de donner une légitimité démocratique à cette grande traversée qui fait partie du plan de mobilité du canton. Très satisfaits du résultat de dimanche, le PLR et le PDC comptent mettre toutes leurs forces dans cette bataille.

Les Genevois avaient accepté une première fois en 1988 une initiative du TCS pour une traversée de la rade. Mais elle ne s'est jamais concrétisée étant donné qu'en 1996 le peuple qui était appelé à se prononcer sur la variante "tunnel" ou "pont" a finalement refusé l'une et l'autre.

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