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Généralistes et pédiatres pourront s'installer librement

Le moratoire sur les cabinets médicaux est prolongé de deux ans. Sauf pour les généralistes, qui obtiennent en outre un fort soutien du Parlement. Après un diagnostic alarmant de Pascal Couchepin.

05 juin 2009, 11:35

Après le National la semaine dernière, le Conseil des Etats a prolongé jusqu'à fin 2011 le gel des admissions de nouveaux cabinets médicaux privés. Sauf pour les généralistes et les pédiatres, qui pourront à nouveau s'installer librement dès 2010. Avec une petite réserve: les cantons pourront leur imposer certaines conditions, comme le lieu d'installation, en fonction des besoins.

Par 25 voix contre 9, les sénateurs ont repoussé une proposition de non-entrée en matière, dernière tentative d'une minorité qui souhaite la liberté, pour les assureurs, de choisir les médecins qu'ils rembourseront. Comme le Conseil des Etats n'a pas été en mesure d'élaborer dans les délais cette liberté de contracter pour remplacer le moratoire, la majorité a accepté de prolonger celui-ci.

Pascal Couchepin a également défendu cette solution. Le moratoire, comme régime d'autorisation, est utile à certains cantons qui l'utilisent à satisfaction, selon lui. La liberté de contracter n'ayant actuellement aucune chance devant le peuple, il faut trouver autre chose pour réguler la médecine ambulatoire. «Nous, gouvernement et parlement, avons deux ans pour le faire», a-t-il souligné.

Dans la foulée, le Conseil des Etats a également suivi le National en acceptant à son tour une motion qui réclame une «stratégie concertée visant à empêcher une pénurie de médecins en Suisse et à encourager la médecine de premier recours». Là également, le ministre de la Santé a donné son accord, estimant que la situation méritait qu'un débat général à ce sujet ait lieu.

Il n'y a toutefois pas pénurie de médecins en Suisse, précise-t-il. Au contraire, mais ils sont mal répartis dans les spécialités et les régions. Le problème, c'est que nos universités ne forment pas assez de médecins. Sur 1000 étudiants qui s'inscrivent en médecine, on en fait échouer 40% pour des questions techniques, alors qu'on manque de médecins de famille: «Quel gâchis!», dit-il.

Plus de 5000 praticiens travaillant en Suisse ont été formés en Allemagne, pour un coût de 3 à 4 milliards de francs, ajoute Pascal Couchepin. «Notre grand voisin subventionne notre système de santé!» On devrait presque s'estimer heureux que le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, ne se plaigne pour l'instant que de l'évasion fiscale vers la Suisse… /FNU

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