Philippe Boeglin
Les entreprises suisses continuent à aimer les frontaliers. Malgré la conjoncture déclinante, minée par le franc fort, le volume de ces travailleurs a crû de près de 11 000 personnes entre les premiers trimestres 2015 et 2016. Une progression qui ne manque pas d’interpeller: en parallèle, l’immigration nette venue de l’UE et de l’AELE refluait de 4800 individus entre janvier et mai de cette année. Autres constats: les revenus des frontaliers demeurent inférieurs à ceux des résidents, et «leurs» régions affichent des taux de chômage au-dessus de la moyenne.
Faut-il y voir le signe que la sous-enchère salariale fait des dégâts? Non, juge le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), à la lumière du rapport de l’Observatoire sur la libre circulation des personnes, présenté hier. «L’écart salarial se monte en moyenne à 6%, mais nous ne disposons pas d’indices selon lesquels les rémunérations subiraient une pression massive dans...