Mauro Poggia craint les effets du nouveau régime d'assurance maladie pour les frontaliers français. Le nouveau conseiller d'Etat genevois en charge du Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS) a demandé à Berne d'intervenir auprès de Paris.
"Berne n'a pas pris la mesure de ce qui va se passer en juin prochain. Le Conseil fédéral traite la fin du régime privé français d'assurance maladie comme s'il s'agissait d'une question franco-française", déclare Mauro Poggia dans un entretien à la "Tribune de Genève" vendredi. Le magistrat MCG estime que les autorités françaises doivent aussi être alertées.
Car le nouveau système, selon lequel les frontaliers affiliés à une assurance maladie privée française devront cotiser à la sécurité sociale française ou à une assurance maladie suisse, aura des effets économiques et sanitaires. D'un point de vue sanitaire, le magistrat relève que les frontaliers devront consulter en France alors que les structures sont déjà saturées.
En outre, le départ de la clientèle frontalière est évalué à 20 ou 25 millions de francs pour les Hôpitaux universitaires de Genève, selon M. Poggia. Cette baisse devra être compensée par une hausse de la subvention du canton ou par des économies supplémentaires. "Autre problème: en dessous d'un certain niveau de fréquentation, la qualité de certains soins de pointe peut être touchée", note-t-il.
Pour le nouveau conseiller d'Etat genevois, ce dossier démontre une absence de concertation et de planification. Il espère que sa démarche auprès du conseiller fédéral Didier Burkhalter, en charge du Département fédéral des affaires étrangères, sera soutenue par les autres cantons concernés.