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Finances fédérales: le Covid au centre du budget 2021 de la Confédération

Le coronavirus est au centre des débats sur le budget 2021 de la Confédération ce mercredi. Première décision: les députés ont inscrit au budget 680 millions pour les cas de rigueur.

02 déc. 2020, 08:54
/ Màj. le 02 déc. 2020 à 11:43
Le chef des finances fédérales Ueli Maurer devra défendre son projet de budget 2021. La crise du Covid sera au centre des débats (archives).

Le Conseil national a entamé mercredi les débats sur le budget 2021 de la Confédération. Les dépenses pour la crise du Covid ont été au centre des interventions. Première décision: les députés ont inscrit au budget 680 millions pour les cas de rigueur.

L'arrivée du coronavirus a tout bouleversé depuis février, ont relevé les députés. La Suisse vit une période de récession grave: le PIB devrait subir une baisse de 3,8% et la deuxième vague laisse encore planer pas mal d'incertitude sur l'économie, a déclaré Roland fischer (PVL/LU) pour la commission.

Tous les députés ont salué la bonne réaction de la Confédération qui n'a pas hésité dès le début de la crise à débloquer des milliards de francs pour soutenir l'économie et les emplois. Mais pour 2021, les fronts se sont déjà durcis.

La gauche veut plus d'efforts

Pour la gauche, "cette crise a encore renforcé les failles de notre société", selon Christian Dandrès (PS/GE). La Confédération doit faire mieux pour les travailleurs, a-t-il ajouté. La situation est exceptionnelle par sa dimension sociale et économique. L'Etat se doit de soutenir l'économie et la population maintenant et sans bureaucratie, a renchéri Michel Matter (PVL/GE).

Le budget pour l'année prochaine est discipliné, mais il n'est pas un plan d'austérité
Ueli Maurer

Le PDC craint lui un budget 2021 basé sur des prévisions trop optimistes. En 2021, les économistes tablent sur une baisse du PIB de 8%, tandis le budget part d'un recul de 5%, a relevé Aloïs Gmür (PDC/SZ). Il a plaidé pour ne pas couper dans les recettes de la Confédération, comme le renoncement à des rentrées sur les droits de timbres.

La droite plaide pour la rigueur

A droite, on s'est félicité de l'excellente situation financière de la Suisse grâce à une politique financière prudente qui a permis de faire face à la crise. Mais aujourd'hui, la situation doit être abordée avec la plus grande rigueur.

"Il faut éviter une dérive des équilibres entre l'Etat, l'économie et la société", a dit Alex Farinelli (PLR/TI). Il faut maintenant retrouver la voie de la raison et espérer un retour à la normale le plus vite possible, selon Lars Guggisberg (UDC/BE).

Pour 2021, l'évolution de l'économie va déterminer les recettes et cela aura des retombées très lourdes pour les dépenses. D'où la nécessité de bien réfléchir à chaque franc dépensé, a ajouté Pirmin Schwander (UDC/SZ).

Ce n'est pas un budget d'austérité

Le chef des Finances Ueli Maurer s'est montré rassurant: "Le budget pour l'année prochaine est discipliné, mais il n'est pas un plan d'austérité". Il a appelé à ne pas augmenter les dépenses, sachant que la dette budgétisée pour l'an prochain atteindra 4,2 milliards de francs.

Il a rappelé l'utilité du frein à l'endettement introduit il y a 15 ans. Toutes les économies réalisées grâce à cet instrument à savoir 28 milliards de francs ont servi pour les mesures visant à amortir les conséquences de l'épidémie.

Mais le travail budgétaire est entouré de grosses incertitudes pour les mois et les années à venir, a-t-il mis en garde. Il compte sur un budget à nouveau équilibré qu'en 2024.

680 millions pour les cas de rigueur

La Chambre du peuple a pris une première décision pour les cas de rigueur. Elle a inscrit au budget 680 millions de francs. Cette somme correspond à la part de deux-tiers de la Confédération pour les entreprises mises à mal par le Covid, le reste revenant aux cantons, totalisant un milliard.

En inscrivant ces 680 millions dans le budget, on fait en sorte que cet argent soit disponible dès le 1er janvier prochain, a argumenté Olivier Feller (PLR/VD). Comme le montant des dépenses effectives est encore incertain, le Conseil fédéral n'avait pas demandé de dépenses dans le budget et s'était contenté d'un crédit d'engagement. Une proposition socialiste de porter la somme à un milliard a été rejetée par 110 voix contre 78.

Compte 2019 approuvé

Le National a en outre accepté les plus de 3 milliards de crédits Covid supplémentaires. En début de matinée, il a adopté à l’unanimité le compte d’Etat 2019 qui s'est soldé par un excédent ordinaire de 3,1 milliards. Une partie de cet excédent (928 millions) pourra couvrir une partie des dépenses extraordinaires dues au Covid.

Il a également approuvé un supplément au budget 2020. Il s’agit de dix crédits supplémentaires d’un montant total de 98,2 millions de francs. Ils sont sans lien avec la lutte contre le coronavirus.

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