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Fibre optique: des chercheurs de l'EPFL trouvent comment multiplier le débit par 10

Deux chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ont trouvé comment multiplier par 10 le débit par fibre optique, annonce mercredi l'EPFL. Une méthode qui pourrait susciter l'intérêt de nombreux acteurs des télécommunications.

04 déc. 2013, 13:52
Gebuendelte Glasfaserkabel werden praesentiert, am Dienstag, 12. Mai 2009, anlaesslich einer Medienorientierung der Swisscom in Zuerich. (KEYSTONE/Steffen Schmidt)

Deux chercheurs de l'EPFL ont développé une méthode permettant de multiplier par 10 le débit par fibre optique. "Déjà mature et peu coûteuse, cette méthode pourrait susciter l'intérêt de nombreux acteurs des télécommunications", écrit mercredi l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Depuis son apparition dans les années 70, la fibre optique a vu sa capacité multipliée par 10 tous les 4 ans, grâce à l'arrivée constante de nouvelles technologies. Mais une sorte de plafond a été atteint depuis quelques années et les chercheurs du monde entier tentent de le dépasser, selon Camille Brès, un des deux inventeurs de la méthode, cité dans le communiqué de l'EPFL.

Le débit a atteint ses limites, car les impulsions lumineuses ne peuvent pas voyager de manière trop rapprochée afin d'éviter que les données qu'elles transportent se brouillent. La découverte de Mme Brès associée à son collègue Luc Thévenaz, du Laboratoire de systèmes photoniques (PHOSL), permet d'exploiter les espaces, donc la totalité de la capacité de la fibre.

L'idée d'utiliser des impulsions dites "puzzle", est connue. Mais elle était jusqu'ici impossible à mettre en oeuvre, personne n'étant parvenu à les générer d'une manière assez parfaite, malgré le recours à des infrastructures coûteuses et sophistiquées, écrit l'EPFL, dont les chercheurs ont publié leurs résultats dans la revue "Nature Communications".

Presque parfait

Dans la haute école, c'est en utilisant un simple laser et un modulateur que les chercheurs sont parvenus à atteindre un résultat encore jamais égalé: une impulsion parfaite à plus de 99%, précise l'EPFL.

Grâce à cette qualité obtenue en modifiant leur forme, il est possible d'imbriquer les impulsions les unes dans les autres à l'intérieur des fibres. Elles interfèrent certes entre elles, mais pas à l'endroit précis où est encodée l'information.

Les possibilités de développement de la fibre optique impliquaient souvent de devoir modifier la fibre elle-même, donc de remplacer toutes les infrastructures déjà en place. Avec la découverte lausannoise, basé sur l'aspect beaucoup plus fondamental du traitement de la lumière, il n'est plus nécessaire de reconstruire tout le réseau. Seul l'émetteur aurait besoin d'être changé, précise l'EPFL dans son communiqué.

Méthode à disposition de l'humanité

Chez Swisscom, on dit ignorer cette découverte qui ne semble pas susciter un grand intérêt. Le potentiel de développement de la fibre optique est quasi illimité, a précisé son porte-parole Christian Neuhaus.

Ces déclarations surprennent Luc Thévenaz, sachant que le trafic mondial des télécoms quadruple chaque année. Peut-être que l'ex-régie dispose encore d'une grande marge au niveau suisse, où il peut agrandir le réseau de fibre optique, convient le chercheur.

"Notre méthode est cependant bien meilleur marché que l'installation de nouveaux câbles". C'est toutefois le marché mondial que lui et son collègue de l'EPFL visent, mais pas pour leur propre intérêt. Ils n'ont pas fait breveter leur découverte. Celle-ci est à disposition de l'humanité, a lancé M.Thévenaz, dont le seul objectif est de faire progresser la science.

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