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Faut-il réformer les dates de péremption pour lutter contre le gaspillage ?

Mises en place pour prévenir les risques sanitaires, les dates de péremption fâchent des consommateurs. L’application mobile anti-gaspillage «Too Good to Go ?» exige une réforme et a lancé une pétition pour interpeller différents acteurs de la chaîne alimentaire.

12 oct. 2018, 18:30
Une pétition a été lancée en France pour demander une réforme des dates de péremption.

Selon un avis rendu par la Commission européenne en 2011, près de 20% du gaspillage alimentaire des foyers est dû à une mauvaise compréhension des dates de péremption.

L’application mobile française «Too Good to Go ?» – qui met en relation le consommateur et les commerçants pour racheter à prix réduit des invendus – s’interroge sur la «crédibilité» et de la «légitimité» des mentions de péremption, réglementées au niveau européen. Forte de ce scepticisme, elle a lancé une pétition intitulée #ChangeTaDate, pour interpeller des industriels et des distributeurs.

 

 

Deux mentions à clarifier

«Too Good to Go ?» estime que les mentions de péremption doivent être clarifiées. Pour l’heure, sur les produits alimentaires, il est imprimé: «à consommer de préférence avant» (date de durabilité minimale, DDM), ou «à consommer jusqu’au» (date limite de consommation, DLC). «Ces formulations ne sont-elles pas dépassées ?», questionne dans l’hebdomadaire Le Point Rose Boursier-Wyler, chargée de presse de l’application mobile.

Ces différences susciteraient la confusion chez certains consommateurs ce qui expliquerait le chiffre de 20% de gaspillage alimentaire dans les foyers. Une des solutions avancée par des partisans de la réforme: s’inspirer de l’anglais puisque les produits sont estampillés «best before» (meilleur avant). Autrement dit, la date de péremption n’est pas une échéance, mais une indication.

Selon la loi en vigueur en Suisse, «les denrées alimentaires doivent porter la date de durabilité minimale». La date limite de consommation concerne les aliments qui doivent être réfrigérés.

Allonger la date

En France, depuis 2014, l’enseigne Carrefour a pris des mesures face à cette problématique. Interrogé par l’AFP, un cadre du groupe, Bertrand Swiderski, illustre. «Par exemple, on a allongé la DLC de cinq à dix jours sur certains produits frais ou d’épicerie, tel le yaourt qui est passé de 23 à 30 jours, et enlevé la DDM sur d’autres, comme le vinaigre, le sel ou le sucre». Et le responsable en est convaincu, «allonger les dates de péremption, c’est lutter contre le gaspillage, c’est recréer de la valeur tout au long de la chaîne alimentaire».

 

Un manque de bon sens

À en croire les propos – recueillis par l’AFP –  de Jean-Charles Catteau, un consultant indépendant, le consommateur «est tellement conditionné par ces dates qu’il finit par être piégé et ne fait plus appel au bon sens pour savoir si un produit est périmé ou pas». Sur son site de conseils, Migros-Impuls en appel à la capacité de discernement des internautes. «Il faut se fier à sa jugeote et à son sens olfactif et gustatif. Quelle est l’odeur de cet aliment? A-t-il encore bon goût? Il ne doit pas impérativement atterrir immédiatement dans la poubelle».

Reste à savoir si la pratique du gaspillage a, elle aussi, une date limite.

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