Les avancées médicales repoussent toujours plus la perspective de la mort. Mais davantage d’espérance de vie n’implique pas automatiquement une vieillesse épanouie. Si certains voient passer les années sereinement, d’autres souffrent de se sentir seuls, invalides, voire inutiles. Et en appellent, parfois, à l’assistance au suicide.
A Genève, deux frères s’opposant à la demande de suicide de leur aîné devant les tribunaux ont fait ressurgir cette thématique. Leur frère de 83 ans, qui a souhaité recourir aux services d’Exit, ne souffre en effet d’aucune pathologie grave. L’affaire touche au vide juridique suisse en la matière, mais aussi à une question philosophique: celle de la place accordée à la vieillesse dans une société à la fois grisonnante et fascinée par la jeunesse. Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la «Revue médicale suisse», par ailleurs médecin et théologien, livre quelques clés d’analyse.
La mort, la vieillesse, la maladie: notre société peine à...