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Etude: la Suisse ne doit pas laisser tomber la géothermie

Une étude du Centre d'évaluation des choix technologiques TA-Swiss démontre que la Suisse doit poursuivre ses recherches en matière de géothermie. Si elle comporte des risques, cette énergie est aussi écologique, stables et intéressante financièrement.

20 nov. 2014, 13:54
Selon une étude, la Suisse doit poursuivre ses études sur la géothermie malgré quelques revers comme ici à St-Gall. Des séismes avaient fragilisé le site.

Malgré les récents revers, la Suisse doit poursuivre ses recherches dans le domaine de la géothermie, conclut une étude du Centre d'évaluation des choix technologiques TA-Swiss. La production de courant par cette technologie est écologique, stable et économiquement intéressante. Mais elle comporte aussi des risques.

Actuellement, le canton de Genève a commencé des forages prospectifs de son sous-sol. Le Jura devrait se doter d'une centrale d'ici 2020. Pour le reste, la géothermie a plutôt connu des revers en Suisse ces dernières années. A St-Gall, des séismes et le manque de rendement avaient entraîné l'arrêt des travaux. Bâle avait stoppé tout forage suite à un séisme de magnitude 3,4 survenu en 2006.

Selon TA-Swiss, la Suisse ne devrait pourtant pas abandonner trop vite cette technique. "Les ressources potentielles en énergie sont gigantesques", a affirmé jeudi à Berne Gunter Siddiqui, de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), lors de la présentation de l'étude.

Sur le principe, l'OFEN est très positif. "Mais nous devons encore beaucoup apprendre dans la construction et l'exploitation de sites géothermiques, avant de pouvoir profiter pleinement de cette technique", reconnaît-il. Et la Confédération n'a pas la compétence pour agir dans ce domaine.

En Suisse, l'utilisation des sous-sols est réglementée par les cantons. Ils peuvent autoriser la construction et l'exploitation d'un site géothermique. Il leur revient d'autoriser et soutenir des projets pilotes, sans lesquels on ne pourra pas acquérir les connaissances nécessaires, ont plaidé les auteurs de l'étude.

Risques sismiques

Car les défis sont nombreux à relever, notamment en termes financiers, technologiques, ainsi que dans la maîtrise des risques sismiques. "Les secousses sismiques induites par les forages sont un mal nécessaire", a plaidé Stefan Wiemer, du Service sismologique suisse de l'EPF Zurich.

"La géothermie est une technologie nouvelle, on apprend de plus en plus." Mais comme pour toutes les techniques humaines, le risque zéro n'existe pas. Il faut donc selon lui mettre plus d'argent sur la table, afin d'apprendre à gérer ces risques.

De plus, les forages à grande profondeur à travers une roche dure sont coûteux, laborieux et complexes sur le plan technologique. Les projets de géothermie profonde recèlent pour l'instant un risque financier notable, reconnaissent les auteurs de l'étude.

Ressources inépuisables

L'attrait de la géothermie réside dans la disponibilité inépuisable de ses ressources, dans les émissions de CO2 relativement faibles et dans le fait qu'elle offre une source d'énergie disponible à toute heure, écrivent les experts dans l'étude.

Ils estiment les coûts de production à 35 centimes par kilowattheures. Une éventuelle vente de la chaleur dégagée permettrait de baisser le prix à 14 cts/kWh. La géothermie serait dès lors concurrentielle avec les énergies solaire et éolienne. Et contrairement à ces autres sources d'énergie naturelle, la géothermie permet de produire du courant de façon continue.

L'étude de TA-Swiss a été élaborée par des chercheurs de l'Institut Paul Scherrer, de l'EPF Zurich, de la Haute école des sciences appliquées de Zurich et de l'institut Dialogik.

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