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Les fruits et légumes locaux ne sont pas forcément les plus écolos

Une étude de l'EPFZ a révélé lundi que les fruits et les légumes qui impactent le moins l'environnement ne sont pas forcément les produits locaux ou de saison. C'est d'abord le mode de culture et le moyen de transport qui pèse dans la balance. Les serres chauffées au gaz/pétrole et le transport par avion sont dénoncés par le WWF.

13 mars 2017, 11:31
Ce n'est pas tant la saison ou la provenance régionale des produits qui s'avère décisive.

Le bilan climatique des fruits et légumes transportés par avion ou issus de serres chauffées est fortement négatif. Se basant sur une étude, le WWF exige donc des détaillants qu'ils désignent clairement ces produits ou, encore mieux, les retirent de leur assortiment.

Dans une étude mandatée par le Fonds mondial pour la nature (WWF), l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a examiné 25 variétés de fruits et de légumes de pays privilégiés par la Suisse pour ses importations, afin d'évaluer leur impact climatique. Le WWF voulait savoir si les aliments de production régionale et saisonnière présentaient le meilleur bilan environnemental.

L'étude montre que ce n'est pas tant la saison ou la provenance régionale des produits qui s'avère décisive, mais le mode de production et le moyen de transport, a indiqué lundi le WWF. Le bilan des serres chauffées au gaz ou au pétrole ainsi que des transports par avion est systématiquement mauvais.

Les légumes et les fruits issus d'installations hautement efficaces, chauffées aux énergies renouvelables, dont la maturation nécessite une utilisation minimale d'eau, d'engrais et de pesticides, sont nettement plus respectueux du climat. Souvent ces produits ne sont pas de production indigène, mais importés de divers pays.

L'organisation environnementaliste nuance donc le bilan: "Les produits régionaux et saisonniers ne sont ainsi pas toujours les plus climat-compatibles", explique Damian Oettli, responsable Consommation & Economie au WWF Suisse, cité dans le communiqué.

Absence de déclaration

Le WWF pointe du doigt les détaillants, car ils ne déclarent qu'à de rares exceptions si les légumes et les fruits ont été transportés par avion ou cultivés dans des serres chauffées par des combustibles fossiles. Le WWF demande par conséquent un étiquetage clair des produits concernés.

Pour Damian Oettli cependant, "il serait encore plus simple que les grands distributeurs retirent ces articles de leur assortiment pour les remplacer par des alternatives plus écologiques".

Comparaisons

Le WWF livre quelques comparaisons. Par exemple, un kilo d'asperges vertes suisses ou allemandes pèse sur le climat à hauteur d'un kilo de CO2 à peine. La même quantité d'asperges vertes espagnoles, transportées par camion, présente un bilan de 1,5 kilo de CO2. Et celles importées par avion du Pérou lestent la balance climatique de 15 kilos de CO2.

Les serres sont également nuisibles au climat: en hiver, un kilo de tomates mûries sous le soleil espagnol occasionne environ 0,5 kilo de CO2, soit dix fois moins que les tomates cultivées en Suisse sous des serres chauffées à l'aide de combustibles fossiles.

Ce n'est que lorsque la météo suisse permet également de cultiver des tomates sans avoir à recourir aux serres que leur achat est recommandable, ce qui n'est pas le cas avant le mois de juin environ.

L'étude de l'EPFZ tient compte de facteurs tels que le chauffage des serres, le stockage, le traitement des sols, la fertilisation, les mesures de protection phytosanitaires, l'irrigation, l'infrastructure liée à la production, la préparation pour la vente, la pollution de l'air, le transport et la réfrigération. Les gaz à effet de serre émis ont été convertis en équivalents CO2.

La semaine passée, le WWF avait déjà épinglé les entreprises suisses de transformation de produits alimentaires pour leur mauvais bilan en matière environnementale. Selon une étude, les 15 entreprises, générant ensemble un chiffre d'affaires de 120 milliards de francs, présentent des lacunes à combler.

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