Le Ministère public de la Confédération (MPC) a lancé une procédure contre quatre personnes impliquées dans une affaire de corruption chez Gazprom, le géant gazier russe. Elles sont soupçonnées de gestion déloyale, faux dans les titres, blanchiment d'argent et corruption d'agents publics étrangers.
Les derniers préparatifs pour une demande de mise en accusation sont en cours, a indiqué lundi le MPC, confirmant des informations des journaux alémaniques "Bund" et "Tages-Anzeiger".
Selon les quotidiens, il s'agirait de cadres qui auraient reçu plusieurs millions de francs en pots-de-vin lors de contrats signés avec une filiale de Siemens (qui a été auparavant propriété d'Alstom, puis d'ABB).
Une des personnes visées par l'enquête travaille toujours chez Gazprom. L'autre gestionnaire aurait pris sa retraite en 2008, après plus de 15 ans au sein de la direction générale, avancent encore les deux médias. Le MPC a de son côté précisé ne pas vouloir divulguer plus d'informations.
Selon les deux journaux, les allégations de malversations sont liées à des commandes de turbines pour des stations de compression d'un nouvel oléoduc. Ce dernier doit relier la presqu'île de Yamal (en Sibérie) à l'Allemagne - en passant par la Russie, la Biélorusse et la Pologne.
Faits contestés
L'argent des rétrocommissions (de 2 à 3% du montant des contrats) aurait transité par une société boîte aux lettres basée à Chypre. Une entreprise qui n'a donc pas son siège social réel ou sa direction administrative à l'adresse statutaire. La somme aurait ensuite atterri sur les comptes en Suisse des deux personnes concernées.
Ces dernières contestent le fait que la pratique ait été illégale, rapportent encore les deux quotidiens qui affirment que l'affaire a provoqué des discussions animées avec le consul de Russie à Berne.