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En moyenne, une éolienne tue près de 21 oiseaux par année

Une éolienne tue en moyenne près de 21 oiseaux par année. C'est ce que révèle une étude menée dans le Jura, une région qui voit passer beaucoup d'oiseaux migrateurs. Les résultats ne peuvent pas être applicables à tous les lieux de Suisse.

28 nov. 2016, 11:36
Les collisions se produisent principalement pendant la période de migration au printemps et en automne. (illustration)

Selon une première étude menée dans le Jura, près de 21 oiseaux entrent en collision chaque année avec une éolienne. Il s'agit d'une valeur médiane. Ce sont en grande majorité des petites espèces volant la nuit qui sont touchées.

L'étude réalisée par la Station ornithologique de Sempach sur mandat de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) s'est déroulée de février à mi-novembre 2015 au pied des trois éoliennes du site du Peuchapatte (JU), à 1100 mètres d'altitude. Les chercheurs ont relevé durant 85 jours toutes les victimes sur un périmètre de 100 mètres. Parallèlement, un radar a mesuré l'intensité de la migration en continu de janvier à novembre.

Résultat: l'évaluation prenant en compte plusieurs facteurs de correction donne pour les trois éoliennes un total médian de 62 victimes par année. Cela correspond à un nombre de collisions médian de 20,7 oiseaux tués par éolienne par année, indique lundi l'OFEN dans un communiqué.

 

Les chercheurs précisent que cette valeur médiane ne doit pas faire oublier qu'il y a une probabilité de 50% qu'il y ait un nombre de collisions supérieur à 20,7. Pour le minimum de 14,3 victimes par installation, cette probabilité se monte à 97%, et pour la valeur maximale de 29,6, elle est de 2,3%.

Les mesures radar montrent qu'au cours de la période d'étude, près de 1000 oiseaux pouvaient théoriquement courir un risque de collision au-dessus de 30 mètres de hauteur. Compte tenu du nombre de victimes recensées, le taux est de 2% d'oiseaux accidentés et de 98% d'évitement.

Seuil de restriction assez bas

La région étudiée, dans le Jura suisse, voit passer beaucoup d'oiseaux migrateurs. La médiane de 20,7 victimes est plus élevée que la valeur envisagée pour une possible restriction d'exploitation des éoliennes, soit 10 victimes par éolienne et par année, relèvent les chercheurs.

Les collisions se produisent principalement pendant la période de migration au printemps et en automne. Mais les accidents ne sont pas toujours liés au nombre d'oiseaux qui passent. Les conditions de visibilité jouent aussi un rôle. Ce facteur devrait aussi être pris en compte pour d'éventuelles restrictions d'exploitations des éoliennes, note l'étude.

Pas valable pour les Alpes et le Plateau

Les résultats de Peuchapatte devraient pouvoir être généralisés à des sites similaires. Mais ils ne sont pas applicables pour les Alpes et le Plateau. En outre, les chercheurs ignorent si les mesures sont applicables aux éoliennes plus grandes. Celles du parc éolien jurassien mesuraient 150 mètres de haut (rotor inclus).

Les chercheurs présument qu'en cas d'installations plus grandes, le taux de collision augmente. Ils ne savent pas non plus si l'échantillon relevé est représentatif du spectre des espèces concernées ou s'il est spécifique à l'année étudiée.

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