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Education: confisquer les téléphones portables plusieurs jours est autorisé dans certaines écoles

Qui utilise son téléphone portable en classe s'expose à des sanctions. Certaines écoles punissent les élèves en confisquant leur "smartphone" durant plusieurs jours. La mesure est jugée disproportionnée par des experts du droit.

29 mai 2019, 11:17
Gare à celles et ceux qui utiliseraient leur téléphone portable en classe à Fribourg!

Utiliser son téléphone portable durant les heures de cours peut avoir de fâcheuses conséquences. Un élève d’une école de Morat (FR) l’a appris à ses dépens. Pris sur le fait par son professeur, il a dû remettre son téléphone au secrétariat et n’a pu le récupérer que 3 jours plus tard. Problème: l’élève en avait besoin, car il attendait des appels d’entreprises pour une éventuelle place d’apprentissage, explique la chaîne de radio alémanique SRF dans son émission «Espresso».

Cette mesure est-elle légale? Oui, à en croire le règlement scolaire édicté par le canton de Fribourg. Selon Andreas Maag, directeur de l’enseignement obligatoire germanophone, ce sont les directeurs d’école qui auraient souhaité l’inscription d’une telle mesure dans la loi. Et le directeur d’ajouter qu’il se félicite de l’efficacité de cette disposition réglementaire.

«Mesure disproportionnée»

Pour autant, certains doutent du bien-fondé d’une telle disposition. Professeur de droit à l’Université de Fribourg, Bernhard Waldmann, reconnaît que confisquer le téléphone portable en guise de punition est tout à fait légal. En revanche, il considère que cette mesure est disproportionnée d’un point de vue pédagogique et éducatif.

Selon la SRF, confisquer les téléphones portables durant plusieurs jours serait en contradiction avec la constitution fédérale qui garantit les droits fondamentaux des élèves, comme celui de la propriété. D’ailleurs, les autres cantons vont beaucoup moins loin en matière de sanctions, à l’instar du canton de Bâle-Campagne qui stipule que les téléphones portables doivent être rendus aux élèves au plus tard à la fin de la journée.

Interrogé par 20 Minuten, Beat W. Zemp, président de l’Association suisse des enseignants et enseignantes, confisquer un smartphone durant plusieurs jours peut avoir un sens, selon la gravité de l’infraction. Néanmoins, il admet que cette mesure peut représenter une intrusion majeure dans la vie privée d’un étudiant.

Quoi qu’il en soit, le chef de la direction de l’enseignement obligatoire fribourgeois, Andreas Maag, précise qu’aucune plainte de parents ou d’élèves n’a été enregistrée à ce sujet, ni dans le cas de l’affaire de Morat, ni dans une autre.

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