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Ecole: les parents poursuivent toujours plus les enseignants en justice en cas de désaccord

Une mauvaise note ou de nombreux devoirs et les parents attaquent en justice. La Fédération des enseignants de Suisse alémanique note une augmentation des plaintes contre les professeurs. De quoi susciter l'inquiétude, car elles peuvent inciter à terme les enseignants à démissionner.

27 mars 2019, 07:30
Les enseignants subissent davantage de pression des parents.

«Le plus beau métier du monde», c’était le titre ironique d’une comédie narrant les déboires d’un instituteur incarné par Gérard Depardieu. Aujourd’hui, la réalité dépasse la fiction. Les enseignants sont régulièrement attaqués en justice par des parents mécontents.

Si des statistiques officielles font encore défaut sur le phénomène, la Fédération des enseignants de Suisse alémanique (LCH) note une forte augmentation des plaintes à l’encontre des professeurs. Les motifs à l’origine des poursuites judiciaires paraissent souvent dérisoires à entendre Franziska Peterhans, présidente de la LCH, qui s’exprime dans le SonntagsBlick.

Les parents portent plainte pour une mauvaise note ou trop de devoirs. Autrefois, les désaccords sur ce genre de sujets se réglaient au cours d’une simple discussion. Ce durcissement des rapports met les professeurs sous pression. Ils doivent ainsi documenter et justifier en détail toutes les notes attribuées aux élèves, afin de se couvrir en cas de poursuites.

Situation préoccupante

Selon une étude PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) datant de 2012 et relayée par Swissinfo, le problème n’est pas aussi aigu en Suisse qu’il peut l’être dans d’autres pays.

Selon ce rapport, à Singapour, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie au moins un élève sur trois fréquentait des écoles, dont la direction subissait une forte pression des parents. À Singapour, ce pourcentage était même de 60%. En Suisse, moins ce sont quelque 10% des élèves qui sont scolarisés dans des écoles régulièrement sous pression.

Pour autant, la situation est jugée vraiment préoccupante, car la pression parentale est un facteur d’épuisement professionnel qui peut inciter les enseignants à démissionner.

Désamorcer les conflits

À ce titre, la LCH édite depuis plusieurs années un guide de bonnes pratiques pour réagir adéquatement en cas de conflit, tant d’un point de vue pédagogique que juridique.

La présidente de la LCH estime que les critiques ne sont pas mauvaises en soi et qu’elles peuvent même s’avérer productives. Pour autant, elles ne doivent pas nécessairement prendre une voie juridique. C’est pourquoi, la Fédération des enseignants de Suisse alémanique plaide aujourd’hui pour la mise en place d’un médiateur indépendant, que les parents pourraient saisir en cas de désaccord avec un enseignant.

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