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Portait de Doris Leuthard, femme déterminée qui sera reconduite ce mercredi à la tête du pays

L'Argovienne démocrate-chrétienne Doris Leuthard, 53 ans, sera élue ce mercredi présidente de la Confédération pour la deuxième fois. Portrait d'une femme déterminée qui n'a pas hésité à se brûler les doigts.

07 déc. 2016, 11:07
Doris Leuthard va se retrouver pour la deuxième fois au poste de présidente de la Confédération.

Doris Leuthard, 53 ans, sera à nouveau présidente de la Confédération l'an prochain. Ce pourrait être l'apogée de la carrière de cette démocrate-chrétienne populaire et déterminée, qui restera dans l'Histoire comme la ministre qui a lancé la sortie du nucléaire.

L'Argovienne pourrait en effet quitter le gouvernement après son mandat présidentiel. Quitte à se brûler les doigts, la conseillère fédérale a ouvert gros chantier sur gros chantier depuis son arrivée à la tête du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).

Lorsque l'ancienne ministre de l'économie a repris fin 2010, au nez et à la barbe du PS, les rênes de ce dicastère, les critiques pleuvaient dans le camp rose-vert. On lui reprochait de n'être que le commis voyageur d'economiesuisse.

Sortie de l'atome

Soupçonnée aussi d'être l'alliée du lobby nucléaire, l'Argovienne a fait mentir ces augures en portant la décision de renoncer à l'atome, juste après la catastrophe de Fukushima et avant les élections fédérales de 2011.

La nouvelle stratégie énergétique que le Parlement a finalement adoptée non sans anicroche devra encore passer le cap d'une votation populaire, l'UDC ayant lancé le référendum. En attendant, la ministre de l'énergie a su convaincre la population de ne pas suivre la gauche et de rejeter les initiatives pour une économie verte et pour une sortie accélérée du nucléaire.

Profil particulier

La politicienne au profil particulier - une libérale ni chrétienne sociale ni catholique conservatrice - a trouvé des soutiens à géométrie variable au Parlement. Elle s'est battue contre la gauche pour décrocher en votation populaire un deuxième tunnel routier au Gothard. En attendant qu'il soit creusé, elle s'est rendue sur le site pour inaugurer non sans émotion le plus long tube ferroviaire du monde.

Et c'est contre la droite et le lobby routier que la conseillère fédérale a dû lutter pour repousser l'initiative dite de la vache à lait. Le financement des transports est un de ses grands chantiers. La solution pour le rail a passé le cap des urnes. L'équivalent routier FORTA devra passer le 12 février en votation.

Quelques échecs

On reproche à la démocrate-chrétienne de se montrer assez inflexible après avoir concocté des paquets bien ficelés. Elle a ainsi échoué devant le peuple avec son projet d'augmenter le prix de la vignette de 40 à 100 francs pour financer certains tronçons routiers.

L'acceptation contre son gré de l'initiative populaire de Franz Weber limitant les résidences secondaires lui a donné beaucoup de fil à retordre. Il a fallu un accord entre Vera Weber et la droite pour sortir le dossier de l'ornière.

L'Argovienne a dû subir les foudres du Valais, où son parti le PDC est roi, lors de la votation sur la nouvelle réglementation concernant les zones à bâtir. Elle est passée à deux doigts de la déconfiture avec la généralisation de la redevance radio/TV.

Certains lui reprochent d'avoir manqué de flair politique, notamment en n'anticipant pas le débat sur le service public. Doris Leuthard devra affronter les foudres de la droite au National l'an prochain.

Reste à savoir si elle sera encore au Conseil fédéral lorsque le peuple se prononcera sur l'initiative pour la suppression de la redevance. Il est en revanche plus ou moins sûr qu'il reviendra à son successeur de finaliser l'ouverture totale du marché de l'électricité et la taxation de la mobilité.

Charme, humour et tempérament

La ministre, qui se passe parfois de venir commenter une décision devant la presse, sait défendre ses positions avec charme, humour et tempérament. En plus du français, elle s'exprime volontiers en italien ou en anglais.

Didactique, la conseillère fédérale ne sombre pas dans la langue de bois. Elle n'hésite pas à rappeler ses anciens collègues du Parlement à leur responsabilité. Elle s'est souvent adressée à eux sans détour ni notes écrites. "Vous pourrez peut-être l'éviter si vous supprimez la nature, mais c'est comme ça: les animaux mangent des animaux", a-t-elle lancé lors d'un des innombrables débats sur le loup.

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